On se demandait justement ce qu'allait devenir ce jeune créateur, alors qu'il quittait Cacharel à la grande surprise des professionnels pour le duo non moins talentueux de Belle Ninon. Il préparait donc en secret le lancement de sa propre ligne (chez Aeffe, le même groupe italien que Cacharel, logique...). On est loin du liberty et de la féminité un poil adulescente de ses collections Cacharel. La femme de Cédric Charlier a mûri, mix de working woman des années 80 et femme fatale. La collection est minimaliste aux couleurs souvent sombres, mais pourtant envoutantes, comme ce bleu pétrole en écho à la nuit ou ce gris taupé travaillé en cuir vernis. Un superbe travail du cuir et des matières structurées ou aux coupes géométriques donnent une tonalité résolument élégante à ce défilé sur une bande originale sombre et intrigante. On ne peut pas s'empêcher de penser parfois à Véronique Branquinho (belge également) ou au Céline minimaliste de l'arrivée de Phoebe Philo. Une collection résolument luxueuse qui sera sans doute acclamé par la presse et les acheteurs...
On remonte sur le scooter et direction les Docks de la Cité de la Mode pour le défilé d'Anthony Vaccarello. Ce jeune prodige désormais adulé des plus grandes critiques de mode a été fidèle à ses précédentes collections. Un style résolument couture avec des robes du soir magnifiques et coupées à la perfection. Courtes et corsettées, elles s'inspirent de la lingerie des années 50, réalisant l'exploit d'habiller le corps tout en dévoilant ses charmes. Un coup de coeur pour la robe courte verte étincelant aux réflections envoutantes. Plus urbain, le démarrage de son show revisite la coupe sartoriale masculine avec des manteaux parfaitement ajusté et un bombers oversize qui trouverait sa place dans l'armoire des cool girls.