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Bouquins

Publié le 29 février 2012 par Toulouseweb
BouquinsDe bonnes lectures, éclectiques à souhait.
** Les «DC» - Offrons-nous un bref intermède pour évoquer quelques titres arrivés récemment dans les bonnes librairies. A commencer par le dernier opus de notre excellent confrère René J. Francillon, «Douglas Propliners, Skyleaders, DC-1 to DC-7». Il était paru précédemment en français chez Lela Presse, le voici en anglais chez Haynes Publishing, au Royaume-Uni et, simultanément, en Californie. C’est évidemment du côté de Los Angeles que se devait de paraître ce fort volume consacré à la belle saga des «DC», du tout premier d’entre eux aux DC-7. Los Angeles parce que c’est là que l’ami Francillon a mené sa belle carrière et qu’il n’ignore rien de Douglas.
C’est un bel ouvrage de 360 pages grand format, abondamment illustré, qui dit tout, avec une précision tout à fait remarquable, sur une dynastie qui, malheureusement, est allée à sa perte il y aura bientôt 15 ans, emportée par la volonté d’hégémonie de Boeing. En 1979, Francillon nous avait déjà livré un solide «McDonnell Douglas» en deux tomes, édité par Putnam. Mais c’était du petit format, en noir et blanc. Les DC méritaient amplement la couleur, une mise en page moderne et ce livre que l’on peut considérer comme définitif. On le lit avec un intérêt jamais démenti, c’est une référence pointilleuse, agrémenté d’une pointe de nostalgie strictement réservée aux anciens. Pour les autres, c’est de l’Histoire, avec majuscule.
** L’Histoire, encore, mais dans un tout autre genre. Gallimard marque à sa manière le 70e anniversaire de la parution de «Pilote de guerre» d’Antoine de Saint-Exupéry avec un bel album richement illustré, signé Claude Carlier, intitulé «Vie et destin des pilotes de guerre». Tout est ici dans iconographie, souvent originale ou rare, très sobre.
On y retrouve deux époques qui se croisent. Ainsi, le regard du lecteur s’attarde par exemple sur la photo de trois Amiot 143 en formation, tout simplement parce qu’ils illustrent, parfaitement anachroniques, une époque techniquement révolue. Heureusement, au fil des pages, on croise aussi des Dewoitine D520, Morane-Saulnier MS-406 et autres Bloch MB-152.
On retiendra un texte de Delphine Lacroix consacré à «l’engagement singulier» de Saint-Ex : «tout ce que j’aime est menacé, je ne peux pas ne pas participer».
** On souligne trop rarement la grande valeur de la série «Mémoire de l’aviation civile» soutenue par la DGAC. Sans cette forme de mécénat bien compris, il est évident que certains titres ne verraient pas le jour, par exemple le fort volume de 300 pages, richement illustré, «Mémoires d’outre-mer, le temps des ingénieurs de la navigation aérienne 1945-1968». Il y a là une multitude de témoignages, de souvenirs, qui méritaient incontestablement de passer à la postérité. Certains textes portent la signature de grands disparus et constituent une lecture d’autant plus émouvante.
Dans cet esprit, dans la même série, une mention particulière revient à «Huit aérodromes sur un plateau, le patrimoine aéronautique autour de Toussus-le-Noble». Georges Besson et Collette Guétienne ont soigneusement retracé l’histoire d’aérodromes concentrés dans 25 kilomètres carrés du sud-ouest parisien, dont certains ont disparu de longue date, certains il n’y a pas bien longtemps. C’est avec émotion que l’on retrouve par exemple Buc-Aviation et l’aérodrome Blériot, le hangar à ballons de «Toussus-Paris», Guyancourt, les aérodromes Farman, REP et Borel. Une liste dont on craint qu’elle ne s’allonge dans les années à venir.
Dans le même esprit, peu connue, la revue trimestrielle «Pour mémoire» du ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement», apporte de temps à autre une contribution historique bienvenue. Ainsi, on a remarqué une étude des aérodromes français des origines à 1975 qui a permis à Robert Espérou de nous en apprendre beaucoup.
** Enfin, deux beaux ouvrages récemment sortis de presse méritent une mention particulière. Les Editions Privat viennent de publier «Tonnerre sur Cambrai, histoire de la Base aérienne 103 et d’un siècle d’aviation». La direction a été très logiquement confiée au colonel Eric Gernez, dernier commandant de la BA 103 tandis que Robert Galan, ancien pilote d’essai devenu auteur prolifique, a été chargé de la rédaction des textes. Un beau bouquin.
La même remarque s’applique à un autre thème spécialisé, «L’Aviation légère de l’armée de Terre en Algérie, 1954-1962», de Pierre Dufour, chez Lavauzelle. Une épopée, déjà lointaine, encore très proche, pleine d’avions, d’hélicoptères nourrie par l’ALAT, des hommes, des djébels. L’auteur souligne qu’il s’agit d’une œuvre collective. C’est un témoignage très fort, aux facettes multiples.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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