Pour ma part, j'ai acheté la Bougie du Sapeur, le fameux quotidien paraissant tous les quatre ans.
Voilà pourquoi, ce matin, j'ai pris 4 euros et le chemin du bureau de tabac de ma rue, et ai demandé d'une voix virile où ne transparaissait pas l'émotion qui m'étreignait cette merveille de la presse occidentale -je ne sais pas si il en existe des équivalents ailleurs dans le monde- et seule authentique source d'information dans cette époque où l'on ne sait à qui se fier ma pauv' dame.
J'ai tout de suite vu que j'avais affaire à un buraliste sérieux. Non seulement il avait le précieux opuscule, mais il paraissait en outre ravi de me le vendre -c'est bien naturel me direz-vous- ayant peur de ne pas en vendre du tout de la journée. J'en suis donc le premier possesseur de mon quartier, ce dont je tire une légitime satisfaction de propriétaire, voire de nanti.

Serait-il donc à ranger sur le dernier rayonnage de la bibliothèque, hors de portée des mains innocentes, en compagnie des Contes de La Fontaine et du Journal d'une femme de chambre (je parle de Mirbeau, bien sûr... à quoi pensiez-vous donc) ? Je ne le pense pas. N'oublions pas que tout cela est avant tout prétexte à rire, et que la Bougie du Sapeur est sans reproches !