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A Londres, Hollande plaide, en anglais, pour la régulation de la finance

Publié le 01 mars 2012 par Pslys

Ce thème de la « finance folle » a constitué le fil rouge du déplacement du candidat socialiste à l’élection présidentielle, qui a rencontré le chef du Labour Ed Miliband, prononcé un discours devant des étudiants du King’s College et présidé une réunion publique.

« WE NEED MORE REGULATION EVERYWHERE »

« I’m not dangerous » ["Je ne suis pas dangereux"], a plaisanté celui qui s’était déclaré lors de son premier grand meeting au Bourget, « l’ennemi » de la finance à son arrivée à la gare de Saint-Pancras. Interrogé sur le message qu’il entendait adresser à la City, le candidat PS a répondu, toujours dans la langue de Shakespeare, « we need more regulation everywhere » ["Nous avons besoin de davantage de régulation, partout" ].

« Je voulais venir ici à Londres pour rencontrer Ed Miliband pour dire ensemble que nous souhaitons que la croissance en Europe puisse être encouragée, stimulée et que nous avons besoin d’une Europe qui ait cette vision », a-t-il dit lors d’une conférence de presse dans le bureau de son hôte à Westminster. « Nous sommes aussi venus ici à Londres pour dire que la finance doit être au service de l’économie, doit permettre de créer de la richesse et non pas s’enrichir sur l’activité économique réelle », a ajouté le candidat.

C’est « la finance non régulée » qui est à l’origine de la crise de 2007, a renchéri Ed Miliband. « Nous devons réformer la façon dont fonctionne la finance et le capitalisme (…) Nous sommes deux dirigeants qui avons une approche commune ».

UN TAUX MARGINAL D’IMPOSITION À 75% « DOIT SERVIR DE DISSUASION »

Alors que la Grande-Bretagne taxe à 50% ses plus hauts revenus, François Hollande a de nouveau justifié son choix, très commenté en France depuis son annonce lundi soir, de taxer à 75 % les personnes qui gagnent plus d’un million d’euros par an.« Moi ce que je veux, c’est envoyer un signal : que dans les plus grandes entreprises, avant de distribuer des rémunérations qui dépassent un million d’euros par an, il y ait une prise en compte de ce qu’est la réalité sociale de notre pays », a-t-il expliqué. Pour lui, créer un taux marginal d’imposition à 75% « doit servir justement de dissuasion ».« Chacun doit montrer l’exemple, surtout ceux qui sont au plus haut dans la hiérarchie sociale », a-t-il ajouté.

Les prochaines élections en Grande-Bretagne auront lieu en 2015. En attendant, François Hollande a dit de pas être « fâché du tout » de l’absence d’entretien avec David Cameron, qui a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy.

« FRANÇOIS LE ROSE »

Le candidat socialiste a ensuite prononcé un discours sur la jeunesse devant une centaine d’étudiants du King’s College. « Je voudrais que les progressistes d’Europe prennent le seul engagement de faire en sorte de tout consacrer à la réussite de la génération à venir. C’est ça la nouvelle social-démocratie, le nouveau socialisme », a dit le candidat, qui a fait de ce thème une idée-force de son programme.

Il en a reparlé en fin d’après-midi devant 200 des quelque 150 000 Français qui vivent à Londres réunis dans un gymnase. « La campagne, elle se fait aussi ici, à Londres (…) pour que notre pays change, et il va changer », a-t-il dit, apportant son soutien à Axelle Lemaire, candidate à la députation pour les Français de l’étranger pour l’Europe du Nord. Visiblement très détendu, il a passé un long moment à saluer les présents et serrer des mains.

Face aux nombreux journalistes, François Hollande s’est prêté à plusieurs reprises au jeu du franglais, se présentant pas exemple comme « François le rose » là où les Britanniques surnomment Miliban « Red Ed » (« Ed le Rouge »).


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