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Hommage à Delacroix, exposition autour du tableau-manifeste de Fantin-Latour

Publié le 03 mars 2012 par Mpbernet

P10408111863, année du scandale du Déjeuner sur l’herbe de Manet au Salon des Refusés, est aussi celle de la mort d’Eugène Delacroix dans son appartement de la place de Furstenberg.

Choqué par la tiédeur des hommages officiels rendus à l’artiste lors de sa disparition, au retour des obsèques suivies par relativement peu de monde, Fantin-Latour se lance dans la réalisation de son fameux Hommage à Delacroix pour le Salon suivant.

La toile-manifeste rassemble une nouvelle génération d’artistes novateurs, et de critiques comme Baudelaire et Champfleury, sous l'égide de l’austère effigie du maître disparu.

Ils n’étaient pourtant pas des disciples fidèles, mais en se plaçant sous son égide, ils revendiquaient une même liberté artistique face aux conventions.

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Avec Manet (barbe rousse, regard clair), Cordier, Whistler (jeune, beau, au milieu, avec les cheveux frisés), Legros, Bracquemond et Balleroy, la toile réunit sept artistes, tous debout à part Fantin-Latour (en blouse claire) et trois critiques, Duranty, Champfleury et Baudelaire représentés assis, équitablement répartis de part et d’autre du portrait du maître accroché au mur. Pourquoi eux et pas d’autres, le choix allait forcément déchaîner la polémique, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune artiste.

L'exposition ne montre donc pas d'oeuvres de Delacroix, mais la genèse de ce grand tableau et ses esquisses préalables, les thèmes auxquels nous avons échappé .... Au départ, un projet très convenu, et puis, au tout dernier moment, cette galerie de portraits contemporains rapidement brossés, à la manière d'un peintre flamand de la fin du moyen-âge.

L’histoire et la mémoire collective en auront aujourd’hui oublié plus d’un, mais moi, j’ai toujours en mémoire (Oh ! Mânes de Lagarde et Michard), j’ai encore très présent à l'esprit le portrait de Charles Beaudelaire ….

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Ce qui vaut surtout une visite à cette exposition-prétexte, c’est l’appartement d’Eugène Delacroix où il vécut les dernières années de sa vie et où il fit construire, dans le jardin, son atelier. Un très passionnant plan de Paris d’avant Haussmann localise ses différentes adresses dans la capitale.

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Il avait choisi ce dernier lieu en décembre 1857 pour être plus près de l’église Saint Sulpice où il décorait la chapelle des Saint Anges, les marches à pied devenant pénibles avec l’âge. Il y termina donc ses jours, dans une petite chambre, veillé par sa gouvernante Jenny Le Guillou, dont on peut voir ici le portrait peint vers 1840.

Et, encore plus délicieux est le site de cette petite place qui n’est en fait que l’élargissement de la rue, avec ses grands paulownias, dénués de fleurs et de feuilles encore (ils fleurirons en avril), mais si charmante qu’elle a été choisie par les plus renommés décorateurs d’intérieurs pour y tenir boutique et peinte par les plus grands artistes (y compris par Victoire !).

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Les Neuf Muses, choisies par Delacroix, à l’ombre de l’Abbaye de Saint Germain des Près …

 

Exposition jusqu’au 18 mars ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 9h30 à 17h, 7 € sauf pour les membres de la Société des Amis du Louvre et les dimanches, au Musée national Eugène-Delacroix 6, rue de Fürstenberg -75006 Paris


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