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Mobilisation importante pour le peuple syrien

Publié le 04 mars 2012 par Forrestgump54

Mobilisation importante pour le peuple syrienLe Collectif des libertés du bassin de Longwy a organisé hier après-midi un rassemblement place Darche à Longwy en soutien au peuple syrien. Le début d’une mobilisation qui se poursuivra le 10 mars.
Le Collectif des libertés du bassin de Longwy a pris l’initiative du rassemblement qui a eu lieu hier après-midi place Darche à Longwy en soutien au peuple syrien. Une petite centaine de personnes, élus, militants ou Franco-Syriens installés dans le Pays-Haut ont répondu à l’invitation de Robert Giovanardi et de ses troupes. « Il faut dès aujourd’hui s’organiser car sinon on restera à voir ces images horribles devant la télévision sans bouger. Il est temps de retrouver le chemin de la mobilisation et de l’action, pour la Syrie comme pour d’autres thèmes. Sur ce sujet, il y a urgence, car on assassine cette population. »
Mahmoud Hajar, Franco-Syrien présent à Longwy depuis 1984 et commerçant dans la ville basse depuis 1996, a pris le relais au micro pour parler avec son cœur. « Depuis mars 2011, le peuple syrien a commencé à manifester pacifiquement contre le pouvoir actuel qui l’a privé durant des décennies de ses droits, de sa liberté et de sa dignité. La corruption organisée est massive dans les organismes d’État. C’est une dictature dans tous les sens du terme : abus du pouvoir, arrestation arbitraire, kidnapping, torture et confiscation de la parole sont leur devise. Ces pratiques ont été installées, soutenues et approuvées par le régime de Hafez Al Assad et reprises par son fils Bachar El-Assad depuis quarante ans.On ne peut imaginer dans quelle souffrance vivent ces gens, les femmes, les enfants. Il faut l’arrêt immédiat des massacres et la création d’un passage humanitaire sécurisé. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités. »
Rendez-vous samedi prochain
Nazem Al Mansour et sa fille Laure ont ensuite raconté le calvaire de leur famille (lire ci-dessous), puis un hommage aux journalistes tués, et notamment au reporter thionvillois Rémi Ochlik, a été rendu. La délégation nancéienne du Mouvement de solidarité avec le peuple Syrien a recueilli les dons, avant que Robert Giovanardi ne conclue sur le prochain rendez-vous du Collectif. « On ne sait pas ce qu’il faut faire, mais on sait qu’il faut faire. Donc on va se réunir à nouveau, pour de l’expression directe lors d’une réunion d’action. »
Cette dernière a été fixée à samedi 10 mars à 14 h 30 à la Maison de la formation, pôle européen de développement à Longlaville.
L’idée de participer aux obsèques de Rémi Ochlik a été émise, avant la dispersion des troupes.

Républicain Lorrain du 04 Mars 2012 – Textes : Sébastien Bonetti.

« Ma famille ne veut que la liberté »

Nazem Al Mansour est lui aussi Franco-Syrien installé à Longwy, et également commerçant. Il est en France depuis 1992, et occupe son poste actuel depuis 1997. Aujourd’hui, il est quotidiennement en lien avec sa famille restée au pays, et essaye de médiatiser les vidéos que des amis activistes qui combattent le régime de Bacha Al-Assad lui envoient. « Ils en postent 8-9 par jour, et moi j’en fais ensuite un résumé de quelques minutes, que je montre sur une chaîne où les gens peuvent les consulter. Et je peux vous dire que ces images sont terribles. »

Mobilisation importante pour le peuple syrien
L’ensemble des proches de Nazem Al Mansour ont été évacués il y a quelques mois de leur ville natale d’Alrastan, à 20 km d’Homs, épicentre de la contestation et qui subit depuis les foudres du régime en place. « Ils sont maintenant à la frontière turque, mais même là-bas ils ne sont pas hors de danger. »

Avec les moyens du bord, le Longovicien d’adoption essaie donc d’aider avec ces vidéos son pays d’origine. « Ce que les activistes envoient est parfois horrible, insupportable à regarder. Je n’arrive même pas à décrire. On voit des enfants ou des femmes déchiquetées par les bombes, des corps, des têtes, des bras. Ceux qui survivent et sont envoyés dans des hôpitaux de fortune préfèrent souvent se laisser mourir que de risquer d’être repris et torturés. Ma mère m’a dit qu’elle restait chez elle, sans chercher à sortir ou manger, en priant juste que les missiles ne tombent pas sur sa maison ou celle du voisin. Elle a peur. »
« Quand on enterre une seule personne… »
Nazem Al Mansour souffre de voir qu’aujourd’hui sa famille et les Syriens en général sont « devenus des chiffres : on parle de 13 morts un jour, 20 le lendemain, 10 000 au total. Mais quand on enterre une seule personne, c’est difficile. De toute façon, quand les médias pourront réellement entrer dans le pays, là on aura une véritable idée du massacre. »
Sa fille Laure, 16 ans, a pris le relais pour raconter ce qu’elle a vécu quand elle a décidé il y a un an et demi de partir vivre un an avec sa grand-mère ou ses cousins restés en Syrie. Elle était inscrite à l’école française d’Alep, l’une des plus grandes villes du pays. « Quand les premières manifestations ont eu lieu, on a pensé que ça allait durer un mois, ou un peu plus, comme en Tunisie. On n’avait aucune info, et le régime répétait juste que tout allait bien. »
Et puis les choses ont pris de l’ampleur et la réaction de l’armée a été violente. « Il a fallu que je rentre ici en France. Mais juste avant, je suis passée dans notre village familial. Et j’ai vu tous ces soldats, ces tanks, ces fusils. Ça fait bizarre. J’ai entendu ensuite des coups de feu tous les jours. Les gens veulent simplement la liberté, leurs droits. C’est tout. Et ils prennent tous les risques pour ça. » Revenue à Longwy, Laure a le regard tourné vers la Syrie en permanence. « C’est dur de ne rien pouvoir faire. »

Pour voir les résumés de Nazem Al Mansour, prendre contact avec lui :
[email protected], 06 09 09 26 62.

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