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Filles en aiguilles de Serge Lutens, segmentant mais addictif !

Publié le 04 mars 2012 par Papillondessenteurs @Papillondessent

Filles en aiguilles de Serge Lutens, segmentant mais addictif !

Filles en aiguilles est un joli Lutens lancé en 2009, basé sur un accord oriental boisé et travaillé autour de l'odeur du pin. Exercice difficile s'il en est !

Je crois en avoir déjà parlé lors de mon billet sur mes dernières vacances en Méditerranée : l'odeur du pin révélée par le soleil est l'une de mes madeleines olfactives.

J'ai toujours adoré cette odeur, synonyme de bien être car me renvoyant tout droit dans mon enfance, à l'époque où je partais sur la Côte avec mon père.

La route n'était pas aussi courte qu'actuellement pour aller à la plage, nous partions assez tôt et nous arrêtions très souvent sur les aires d'autoroutes pour une halte, avec brumisateur et pique nique sous les pins.

Quand j'ai senti Filles en aiguilles, j'ai tout d'abord été catapultée à ces instants de vie, récurrents dans mon enfance.

Mais une odeur légèrement salée de la composition me ramène aussi à nos minutes de repos en bord de mer, à côté de l'école de voile.

Mon père somnolait tandis que je profitais du soleil en commençant le livre de mes vacances.

Ainsi je sentais un mélange d'effluves irrésistible : la facette résineuse des pins parasols qui nous entouraient, les embruns qui remontaient doucement, le parfum sucré des vacancières qui passaient devant nous.

Mais ensuite, en retestant Filles en aiguilles, j'ai su ce qu'il m'évoquait de manière plus insidieuse ...

Il me transportait aussi dans mes années lycée, période durant laquelle je m'étais amourachée d'un jeune homme si différent de moi. C'était ce qu'on appelait un "Bab's", c'est à dire un néo baba cool, dreadlocks au vent, cool, artiste dans l'âme et éternel rebelle, qui jouait du djembé durant les intercours.

Il avait flashé sur moi, j'avais mis du temps à accepter mon attirance pour lui. Mais avec ma meilleure amie quand nous faisions les magasins, je ne pouvais m'empêcher d'entrer dans le genre de boutiques qu'il fréquentait, ornées d'articles de décoration du monde entier, et surtout, caractérisées par une bande son reggae - latino et une odeur d'encens qui embaumait dès le pas de porte passé.

Nous avons vécu deux courtes histoires ce jeune homme et moi, et ce qui est très étrange c'est que Filles en aiguilles me rappelle son odeur, sa peau.

En décortiquant le jus, je pense que cette réminscence est fortement liée à l'encens dans un premier temps (très présent tout au long de la composition), mais aussi à la facette fumée du vétiver en fond qui peut rappeler l'odeur du tabac froid. Je sens également une note animale qui ne me laisse pas de marbre, je dirais même qu'elle me perturbe comme ce garçon a pu me bouleverser à l'époque. Cette dernière se mêle aux épices pour un réel affolement des sens.

En revanche je n'arrive pas à faire le lien entre le pin, les fruits confits et la peau de cet homme, mais tout le reste suffit à me faire voyager et à qualifier ce Lutens de fidèle à la qualité et à l'audace qu'on était en droit d'attendre.

Même si je pense que c'est un parfum difficile à porter au quotidien, je ne peux que souligner le travail de l'artiste.

Quant au nom, il est juste merveilleusement trouvé rappelant tant la pinède que le côté séducteur du jus.

Attention, parfum hautement différenciant !


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