L’institut Thomas More vient de faire paraître une intéressante étude comparant les dépenses publiques de santé en Allemagne et en France. Les résultats de la comparaison ne sont pas très flatteurs pour la France. Mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est que les chiffres obtenus sont difficilement critiquables…
Tout d’abord, ils sont difficilement critiquables parce qu’issus des mêmes modes de calculs et des mêmes institutions pour les deux pays (Eurostat, OCDE et OMS). Ensuite, la plupart de ces chiffres sont connus et de notoriété publique, ce qui leur enlève tout caractère stupéfiants en eux-mêmes : c’est leur mise en rapport les uns avec les autres dans une présentation claire, en comparaison directe, qui apporte ici une information pertinente et nouvelle.
Que disent ces chiffres ? D’une part, que pour un pays qui compte plus de 20% d’habitants en plus, les dépenses administratives dans le domaine de la santé sont 700 millions moins élevées. Autrement dit, avec une population nettement supérieure (82 millions au lieu de 64), nettement plus vieille et donc a priori plus demandeuse de soin, l’Allemagne dépense plusieurs centaines de millions d’euros de moins que la France. Ainsi, la dépense de médicaments et consommables par habitant est de 506€ en Allemagne là où, en France, elle s’établit à 583€. Les dépenses publiques correspondantes atteignent 405€ par habitant en France pour seulement 387 en Allemagne. On remarque les mêmes disparités inquiétantes pour la France au niveau des dépenses hospitalières.
Pour plus de facilité, j’ai fait un petit résumé dans le joli tableau suivant :
L’étude proposée par l’Institut n’est pas très longue, et je vous encourage donc vivement à en prendre connaissance directement. Chaque chapitre y est riche d’enseignement et lorsque vous lirez, vous aussi, le tableau de la page 6, vous ne pourrez vous empêcher un mouvement de surprise lorsque vous constaterez que l’Allemagne a un solde de son assurance maladie positif (à 1.4 milliards d’euros) contrairement au solde français, largement négatif avec son déficit de 10.6 milliards.
Une autre ligne est riche d’enseignement : si, en Allemagne, plus de 10% des assurés ont choisi une assurance privée remplaçant l’assurance maladie, il en va de même en France pour … 0% des citoyens captifs de la Sécurité Sociale. On ne sera pas étonné : le contribuable / assuré / citoyen / gogo français n’a en effet aucun choix.
Enfin, si l’on ajoute qu’en plus de cette santé financière insolente des Teutons permet aux médecins généralistes d’encaisser en moyenne un salaire de plus de 74.000 euros annuel contre un peu moins de 47.000 pour le même généraliste en France, on en arrive à la conclusion que la France empile des dettes pour payer ses médecins avec un lance-pierre et fournir un service médiocre et coûteux dont on explique alors très bien pourquoi le Monde Entier ni ne l’envie ni ne le copie.
Les conclusions sont, évidemment, parfaitement scandaleuses pour toute l’intelligentsia syndicalo-socialiste droguée à la dépense publique : si la France ramenait sa dépense publique de santé par habitant au niveau allemand, elle ferait une économie de 7.2 milliards d’euros tous les ans. Elle pourrait en outre économiser plus de 26 milliards sur les dépenses hospitalières, 4 milliards sur ses coûts administratifs, 1.1 milliards sur ses médicaments, et 14.3 milliards si elle alignait ses remboursements sur ceux pratiqués outre-Rhin.
Autrement dit, bon an mal an, elle pourrait s’éviter des montagnes de dettes et de dépenses inutiles ce qui, en période de crise et de disette, semble une idée à la fois innovante pour les clowns à roulettes qui nous gouvernent et diablement nécessaire pour tous les gens de bon sens qui doivent, au final, remplir la facture.
Mais rassurez-vous : cette étude ne concluant pas à la nécessité d’augmenter la dépense publique, cette étude montrant même qu’on peut la diminuer dans des proportions énormes sans amoindrir le service (les Allemands, en effet, ne meurent pas sur le bord des routes dans d’atroces douleurs souffreteuses), elle ne sera ni lue ni reproduite dans les médias franchouilles.
Et en ces temps de campagne électorale, gagez qu’aucun des candidats ne s’emparera de cette étude pour dessiner une nouvelle voie, rocambolesque d’audace : arrêter de gaspiller l’argent des contribuables.