Signe du climat pesant qui règne dans la diplomatie congolaise : trois employés de haut rang de l’ambassade de République démocratique du Congo (RDC) à Londres ont dénoncé ouvertement “le climat de terreur” qui règne au sein du gouvernement congolais et les “bourrages d’urnes” lors des dernières élections de novembre dernier. Craignant pour leur sécurité, ils ont dû démissionner de leurs postes et demander l’asile politique à la Grande-Bretagne.
Dans une déclaration, citée par le Guardian, les diplomates congolais dénonce le “climat de terreur” que fait régner le gouvernement congolais. Ils accusent ce même gouvernement “d’enlèvements, d’arrestations et des assassinats”.Les trois diplomates ont également affirmé dans leur déclaration qu’il y avait eu “fraude électorale importante et le bourrages des urnes” lors des dernières élections présidentielle et législatives de novembre 2011.
Les trois employés de l’ambassade ont démissionné au début de ce mois de leurs fonctions : “nous avons été accusés par le gouvernement congolais d’avoir pris part à la manifestation de Londres contre le gouvernement en décembre dernier, ce qui n’est pas vrai”, affirment-ils. Les diplomates craignant pour leur sécurité ont demandé l’asile à la Grande-Bretagne.
Ces déclarations interviennent dans un climat politique particulièrement tendu à Kinshasa après la réélection contestée de Joseph Kabila. L’opposition affirme que le vote avait été truqué. Les missions d’observations électorales du Centre Carter et de l’Union européenne avaient déclaré que les résultats «manquaient de crédibilité»et Human Rights Watch avait signalé “qu’au moins 24 personnes avaient été tuées par la police” après le vote contesté.
Christophe RIGAUD