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Tvic, tvic !

Publié le 07 mars 2012 par Corboland78

Ne vous fiez jamais aux titres. Parfois un bon titre mais le film est nul, d’autres fois un très mauvais titre mais le bouquin est génial. Donc ne jamais faire confiance au titre seul ; idem pour les blogs, aujourd’hui par exemple, le titre de mon billet vous a paru complètement farfelu, ce en quoi vous n’avez pas complètement tort, mais comme je viens de le dire ne vous fiez pas au titre, et voyons ensemble ce qui le motive.

Si vous me suivez depuis un temps assez long, vous aurez remarqué que j’aime les oiseaux, quelques billets en témoignent. Néanmoins, j’ai beau entretenir une passion pour ces délicieux petits animaux, j’ai un mal de chien à les reconnaître quand je pars en safari photo dans les parcs et forêts alentours. Je potasse mes bouquins, j’étudie leurs photos et habitats traditionnels mais sorti des mésanges, des merles et des pigeons, en gros, tout le reste n’est que plumes de couleurs variées et becs plus ou moins gros. Le plus difficile pour moi ce sont ces piaillements divers sur lesquels je ne réussi que rarement à placer un nom. J’ai pourtant investi dans un CD de chants d’oiseaux les plus communs, mais rien à faire.

Je possède un bouquin particulièrement documenté, le Guide des Oiseaux de France et d’Europe chez Delachaux et Niestlé – le classique de l’édition ornithologique selon l’éditeur – qui indique pour chaque oiseau, leurs cris et chants par des transcriptions phonétiques. Ca m’avait semblé rudement performant quand j’avais acquis le bouquin, persuadé que j’allais enfin connaître le bonheur sans nom de celui qui sait distinguer n’importe quel passereau gueulant dans les taillis.

Par exemple, la mésange charbonnière, dans le guide son cri fait tvic, tvic !  Là vous comprenez enfin l’origine du titre de ce billet. Mais c’est d’ailleurs tout ce qu’on peut comprendre. Car moi quand je croise ces mésanges, je n’entends jamais ça ! Soyons juste, le guide précise aussi que cet oiseau à une voix très variée. Outre le tvic, tvic ! elle fait encore un tchèr nasal et des brefs tsitsitsi, et même des titidè-titidè voire des variantes comme titipu-titipu.

Et je ne vous parle que de la mésange charbonnière, un oiseau très commun s’il en est. Franchement, moi je n’entends pas ces onomatopées, je ne saurais reproduire par écrit son chant, mais ce qui est certain c’est qu’il me semble beaucoup plus plaisant à écouter qu’à lire, livré tel quel. Du coup je me suis replongé dans mon guide, en particulier dans la préface introductive où j’ai lu : « Représenter les voix d’oiseaux par l’écriture est difficile, car les oiseaux produisent rarement des sons « humains » et nos interprétations varient, une personne entend « tieu », une autre « tchiou » ou « siou ». Rappelons aussi que les oiseaux, à l’instar des hommes, introduisent des variantes régionales (dialectes) dans leurs expressions ».

Ca m’a rassuré sur un point, si mes oreilles ne perçoivent pas ce qu’indique le guide, nulle alarme l’esgourde n’est pas en péril. C’est presque carrément normal. Ce qui amène un second point de réflexion, pourquoi ces braves ornithologues se fatiguent-ils à tenter de convertir par écrit ce qui semble impossible à faire ? La probabilité pour que la concordance entre son perçu et son converti soit identique pour la majorité des lecteurs, est quasiment égale à zéro d’après le bouquin, donc quel intérêt à tenter la manœuvre ?

J’arrête là mon billet, car je sens ma plume qui frétille, prête à rouscailler une fois encore, alors pour en finir sur une note positive je pense qu’on s’accordera tous pour dire que les oiseaux font « cui-cui » et nous en resterons là.   


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