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Bob Dylan, 1961-1966 revisited

Publié le 07 mars 2012 par Antoine Dubuquoy

bob dylan,cité de la musiqueLe Zim est à Paris. Je ne reviendrai pas sur ma première rencontre avec Bob Dylan sur scène, il y a quelques mois à Bercy. Expérience étrange de rencontre à bonne distance avec un mythe, pas forcément la meilleure qui soit.

La Cité de la Musique propose une exposition consacrée à une tranche de vie de Dylan située entre 1961 et 1966, passage du folk au rock, sur fond de sociétés en pleine mutation des deux côtés de l'Atlantique.

Dylan poète cryptique. Dylan icône rock inventant look et attitude. Dylan, là sans être là, jamais où son public l'attend devenant en quelques années un pilier fondateur du rock business (histoire fort bien écrite dans le remarquable livre de Fred Goodman, The Mansion on the Hill, jamais traduit en français, et c'est fort dommage). Dylan conservant au fil des ans son aura intacte, malgré ses errances discographiques, ses conversions religieuses, ses choix musicaux, son attitude sur scène, sa voix évoluant du nasillement au croassement. Les Dylanophiles acharnés vont me crucifier pour ces derniers mots.

Dylan a brouillé les pistes en permanences, même en concert, se livrant à ce que les fans appellent déconstruction, et ce que l'amateur de Best of et Greatest Hits appellera un pur massacre... Mais Dylan is Dylan.

bob dylan,cité de la musique

Que voit-on à la Cité de la Musique? Des photos, des films, des affiches, des souvenirs, une chronologie. Quelques reliques aussi, comme une guitare de Woody Guthrie, ou un banjo de Pete Seeger. Les fans de Dylan connaissent l'histoire du passage à la musique électrique qui horrifia les ayatollahs du folk du Festival de Newport.
L'expo met en lumière une semaine de la vie de Dylan, son premier passage en France, où la presse conservatrice s'émut de l'attitude du "beatnick milliardaire" (en anciens francs) qui demanda un cachet supérieur à celui de Maria Callas pour passer à l'Olympia. Etonnant de constater que la longueur des cheveux faisait débat de façon récurrente dans les colonnes de la presse et à la télévision. La culture jeune, si bien normée par les yéyés et Salut les Copains, connaissait ses premières convulsions. La contre-culture était en marche.
Exposition intéressante ne serait-ce que pour rappeler quand est née cette reconnaissance de la jeunesse comme fait social. Peut-être un peu frustrante pour le Dylanophile acharné...  qui n'apporte pas de réponses ni d'explications.

Qui est Dylan? "61-66, l'explosion rock" entretient le mythe.

Enjoy!


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