La campagne ouvre une place à la pensée ?

Faire le point sur l’évolution du chômage, la diminution du nombre d’enseignants ou autres fonctionnaires, le déficit de la France, le nombre de reconduite à la frontière etc, etc des 5 dernières années, beaucoup le feront.

Un autre bilan de 5 années de sarkozysme que je fais ce matin c’est celui de l’atrophie de la pensée. Enfin, j’ai le sentiment en écoutant autour de moi et en lisant les contributions dans la presse et sur internet que nous pensons à nouveau. Rien que ce matin l’égalité des hommes dont  l’égalité homme-femme, la liberté des hommes dont la liberté des femmes à avoir prise sur leur destin, la laïcité dont le droit à chacun de vivre sa spiritualité au-delà « des avancées de la science »… Tout d’un coup, la technicisation de la politique (les fameux plans-programme : « je ferai baisser le chômage de 1 million de personnes »), la lecture « objective », pour ne pas dire « froide » d’indicateurs n’est plus le seul écho que nous entendons. Et ça fait du bien !

C’était donc cela que j’avais ressenti à plusieurs reprises depuis l’élection de mai 2007, accoudé à différents comptoirs à boire des petits noirs. Comme on avait élu un « Homme Programme », on ne commentait et condamnait  finalement peu la posture politique du nouveau président. On parlait chiffres en quelque sorte, il fallait se sortir des chiffres peu importe la manière ! Et tous ceux qui n’avaient soit pas la tête, soit pas le temps, soit pas les clés pour lire ces chiffres, sur la touche ! Ou plutôt « endormis », et pour longtemps !!!

J’ai eu peur qu’on en reprenne pour un tour, quand les commentateurs se sont plus concentrés à railler les candidats des Verts qu’à régir à leurs propositions et que les socialistes et leurs sympathisants ont fait le choix du « bon père de famille » gestionnaire plutôt qu’une candidate progressiste (rien que les 35heures sont une vraie proposition d’une autre société, on en parlerait pas autant sinon)…

Ce matin, je me dis que non, progressivement j’entends à nouveau une pensée politique au-delà des candidats. Car l’enjeu est bien là, que chacun d’entre nous ait envie de « faire société ». Mais voilà, illusion du matin ou tendance ? Une grande majorité des Français se dit « ne pas être intéressé par la campagne présidentielle »…

Il reste donc un mois et 10 jours pour embarquer les gens plus largement, pour penser et échanger nos pensées. Cette responsabilité est celle de chacun, les candidats pourraient certainement nous aider ! Par exemple où voit-on dans le débat la question fondamentale, parce qu’elle cristallise des enjeux de société d’aujourd’hui et de demain, des quartiers populaires ?

Félix