L'étrange rencontre de Sicola Zarzoky - 33 -

Satire d'un décideur majeur, à travers ses idées,  son caractère et ses manœuvres. En scène à ses  côtés, l'ensemble du personnel politique de ce singulier pays appelé Flance, avec quelques aimables apparitions d'étrangers particulièrement connus.

Le récit démarre quand trois extra-terrestres s'échouent en Crose et doivent se résoudre à  demander de l'aide au président, sur le continent...

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   J’ai pas trop capté la suite, mais la pression est redescendu rapido. Ils sont tombés dans le collé-serré, même. Je m’évadais de ces montagnes risses humaines en pensant à ces étranges êtres qui peut-être cohabitaient avec les chiens. Au bout d’un certain temps, maîtresse a demandé au chef s’il avait fait sa séance de méditation gestanthropique. Aucune idée sur la nature de la chose. Le chef a soufflé « J’ai pas vraiment eu le temps... ». Maîtresse a rien dit avec sa bouche mais beaucoup avec ses yeux. Le chef lui a répondu d’accord, qu’il la raterait plus. Après ils sont partis vers la chambre. J’en ai profité pour me glisser dans la cuisine. La poubelle n’était pas fermée, ce qui m’a occupé jusqu’à ce qu’ils reviennent patte dessus, patte dessous. Maîtresse a allumé son portable et le chef la télé. Il a regardé un copain à lui qui racontait des histoires d'humains même pas drôles. Maîtresse a repris sa guitare.

- Ton discours est prêt, chérie ?

- J’ai passé le canevas à Géanut. Il me rend l’intégral demain à 9h. J’ajouterai juste quelques bricoles.

- Je sèche toujours sur la chanson. Absolument besoin d’une rime en « os ».

- Une rime en « os », chérie ?...Oui, j’en ai une plutôt bonne.

Le chef m’a fait un clin d’œil. J’ai du mal à le croire, mais c’est vrai. Il est peut-être bien plus sympa que je le crois, finalement. Dés qu’il sort de ces réunions, il redevient pour ainsi dire normal. Tu t’en rends compte toi aussi, Maîtresse ?...

- Tu veux que je te chante le début du couplet ?

- Vas-y...Il est bizarre le chien, en ce moment, il a l’air tout perdu. Tu l’as fait vacciner ?...Tu sais pas que j’ai vu un centre fitness-dog ?..C’est trendy, paraît-il.

- Mais non, il est comme d’habitude. Tu le connais pas, c’est tout. C’est mon bibi à moi, mon Dogi chéri-chéri...Arrête, tu me chatouilles !..Je chante ?

On est bien, là, tout de suite. J’aime bien cet appart, moi. Tranquille. La paix. Des voisins de qualité, en plus, et pas un seul chat. Sans oublier le jardin, plus bas dans la rue. Je m’y suis fait plein de copines. J’ai le droit, je sors couvert. C’est maîtresse qui. Au début, j’ai l’impression d’avoir un sac de congélation au bout du machin, mais faut dire qu’avec ça plus besoin de coller des heures la moitié que tu viens de glisser à mort.

- « Il nous a soufflé trois miracles, Héphaïstos »

Trois mages, trois mages, trois mages du fabuleux cosmos »...Et là, je cale. Le dernier vers, tu imagines ?! Je deviens folle !

- Mais non, mais non...J’ai quelque chose.

- Vas-y, qu’est-ce que tu attends ?!

Si on prenait l’air. L’air, c’est bien pour l’imagination. Hein ?...Maîtresse, c’est pas en cavalant sur ses genoux en lui faisant du babines-babines que tu vas le décider à sortir. Pfff...

- « Une triple magie, bonne comme un divin calendos. » Tu vois la chute ? Limite dérapage. Des étoiles à la Terre..Au terroir, quasiment. Global et local. En plus, le calendos c’est populaire, Larca. Eh oui !

Entre les rideaux, je vois les biches. Elles bougent pas une oreille, ces grosses feignasses. Doit vraiment faire beau...La preuve, le chef est en chemise et maitresse a tombé les bretelles de sa fausse fourrure toute noire. Je vais me taper une croquette à la cuisine, tiens.

- Avoue que je ne suis pas aidé quand même, mon amour...J’ai cru que j’allais tout planter tu sais, tout-à-l’heure. Heureusement que tu étais présente, sinon je me serais pas arrêté à deux vases...Liflon et Géanut sont précieux, d’accord...Mais ce sont de vrais boulets. Dès qu’ils voient le bout d’un petit avantage, ils zappent. Tu me diras, la plupart des gens sont comme ça. Ils sont routiniers en plus, mais routiniers !...Je me demande s’ils aiment encore la vie. Tu crois ? Est-ce qu’ils aiment, tout court ? A fond, la passion ?