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C'était une chiffonnière...

Publié le 08 mars 2012 par Lheretique

Qui connaît Maria das Graças Foster en France ? Sans doute pas grand monde, et pourtant, cette ingénieure est désormais à la tête d'un des plus puissants groupes pétroliers du monde : Petrobras.

Elle a grandi dans les favelas de Rio, a dû financer ses études en génie chimique en travaillant comme chiffonnière, le tout dans un contexte de violences familiales.

C'est là, au fond, où l'on voit qu'il y a vraiment un problème avec les femmes en France. Regardez le Brésil : il ne fait pas bon y être une femme. L'Église catholique toute-puissante les ravale là-bas au statut de créature du Diable ou de sainte. Et pourtant, le Brésil n'a pas un président mais une présidente, Dilma Roussef, et elle met à la tête d'un groupe pétrolier une autre femme.

Il n'y a absolument rien d'équivalent en France. Rien. Même dans un pays comme le Pakistan on a vu une femme au pouvoir (Benazir Bhutto).

Et en France ? Rien. A qui la faute ? Je ne le sais pas. Notre société ? Les Françaises elles-mêmes, qui seraient dépourvues d'ambition ? Un patriarcat insidieux qui continue d'exercer le pouvoir ? La confiscation  de tout effort pour promouvoir les femmes par des officines marxistes ou assimilables comme telles ?

Peut-être un peu tout cela en même temps. 

Mais peut-être aussi, est-ce le fonctionnement propre de notre classe politico-médiatique, toute entière faite de gens qui se connaissent et qui n'envisagent pas un seul instant qu'une femme puisse sérieusement exercer le pouvoir. En fait, elle ne doit même pas se poser la question.

Ce serait toutefois trop facile de réduire cette absence des femmes en politique à une unique responsabilité de la classe politique. En France, c'est toujours la faute de l'autre. La recherche du bouc-émissaire est permanente. Le combat féministe n'échappe pas à ce travers. 

Plutôt que de promouvoir le développement personnel, la liberté et l'esprit d'initiative, nous cultivons le copinage, le réseau et le procès permanent. Je suis convaincu que la condition féminine en souffre.

Je réitère ce que j'écrivais en 2009, la liberté est une femme. Mais la liberté, c'est aussi l'esprit de la liberté, et il n'est pas réductible à un ensemble de droits que nous aurions à exercer. C'est aussi notre capacité à accomplir ce que nous portons en nous, comme une cause finale à la sauce aristotélicienne.

Le chemin est encore long...


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