Soyez sympas, rembobinez.
(affiche américaine, ça change un peu..)
J'étais allé un peu par hasard voir « La Science des rêves ». On m'avait dit qu'il fallait. J'en suis sorti tout chose, j'avais aimé, mais je ne pouvais pas bien dire pourquoi. Décalé, à côté de ses pompes, mais mettant le doigt sur des choses bien réelles...
Et la magie prend forme. Au fil d'une intrigue aussi stupide que celle d'un opéra, Gondry réinvente le cinéma en direct, pousse les murs, refait du Meliès avec candeur et une explosion d'imagination qui emprunte à sa grande érudition cinématographique.
Petit à petit, on entre dans la supercherie, on la vit, on vibre pour elle. les commentaires, chuchotis et bâillements s'apaisent. Une émotion s'installe, le film se met à exister, on entre dans l'écran. Non, l'écran descend dans la salle. Comme les bénédictions auxquelles je ne crois pas. Allez savoir pourquoi je l'ai reçu comme ça. En tout cas, les spectateurs boivent la fin du film dans un silence annonciateur de chef d'oeuvre.
Un écran où pourtant, on agite des boites à conserve, on fait du grand guignol et on raconte une histoire à coucher dehors. Mais une histoire qui égratigne, raconte l'étouffement des talents par les majors, dénonce le mépris du patrimoine par les promoteurs, la possible intégration des personnages les plus marginaux dans une société désobéissante, une histoire qui déroule une liste à la Boris Vian de toutes les injustices et les contrariétés d'un monde que les fous furieux du film persistent à trouver beau.Et on sort la larme à l'oeil... Encore gagné, Monsieur Gondry. On n'a toujours pas bien compris la recette, mais on déguste à chaque fois vos délires avec un grand bonheur.
http://www.michelgondry.com/
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