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Le MAM n’est pas une fatalité et peut s’éviter.

Publié le 09 mars 2012 par Himalco

Comme tous les accidents qui surviennent en montagne, le MAM n’est pas une fatalité mais l’aboutissement d’une chaîne dont les événements qui la composent résultent de mauvaises analyses ou de mauvais comportements, chacun s’ajoutant et s’amplifiant jusqu’à l’accident. Le thème de ce post traite des raisonnements qui conduisent à l’accident.

J’ai repris tous les symptômes annonciateurs du MAM ainsi que les conséquences sur :

- http://www.lacompagniedesguidesdekatmandou.com/acclimat-1.php

- http://www.lacompagniedesguidesdekatmandou.com/acclimat-2.php

- http://www.lacompagniedesguidesdekatmandou.com/pathol-1.php

- http://www.lacompagniedesguidesdekatmandou.com/pathol-2.php

Avec l'altitude, il faudra être à l’écoute de son corps et avoir surtout conscience que tous les signes  ressentis comme anormaux sont des alarmes annonçant un danger. Dans la vie courante, lorsqu’une alarme se déclenche, le comportement logique veut que l’on recherche et agisse sur le facteur déclenchant. En altitude, cette logique est souvent occultée par un excès de confiance, par le prix du séjour que l’on veut réussir, par le but à atteindre absolument, ...

Un MAM survient le plus souvent au dessus de 3000/3500m, une zone à partir de laquelle les facultés d’analyse peuvent être et sont souvent altérées ou amoindries par l’effort et l’altitude. Même si certaines de ces signaux (maux de tête, insomnie) ne sont encore que des clignotants de rappel, leur déclenchement et surtout l’accumulation de symptômes (maux de tête, fatigue excessive, incohérences comportementales - voir les liens ci-dessus-) doivent être pris extrêmement au sérieux et susciter une vigilance accrue. Sur les sentiers, dans le lodge ou sous la tente, il est très facile de se convaincre et de convaincre les personnes autour que ce n’est rien, qu’un MAM, ça n’arrive qu’aux autres, ceux qui ne sont pas entraînés. Cela devient encore plus tendancieux lorsqu’on est dans un groupe et l’on ne veut pas être la personne qui ralentit l’avance ou ne l'on ne veut pas montrer un "signe de faiblesse" au reste des participants…

En charge d’un groupe, le guide ne pourra pas toujours s’apercevoir de ces symptômes si rien ne lui est annoncé et les symptômes cachés (l’aspirine ou le paracétamol peut réduire l’apparence du malaise). Si la première erreur est de se cacher sa propre souffrance, la seconde sera de n’en parler à personne et de continuer la progression en altitude avec ces maux non traités. Attention danger, la mort survient en bout chaîne.

Si le MAM et tous les procédés d’acclimatation sont connus de la plupart des trekkeurs et grimpeurs, les cas de personnes encore ignorantes ne sont pas rares. Elles se retrouvent surtout parmi ceux qui ont décidé au dernier moment, souvent à Katmandou, de se lancer dans un parcours en altitude. Dans une situation exceptionnelle, le marcheur occasionnel peut interpréter ces symptômes d’altitude comme normaux (ce qui est effectivement vrai mais annonciateurs d’une mauvaise acclimatation) et de continuer sa progression vers l’accident…

Les personnes ayant connaissance des symptômes mais étant très entraînées (sportifs) peuvent être sujettes au MAM sans même sans rendre totalement compte. Ce sont les plus difficiles à déceler et souvent trop tard. L’acclimatation est un processus d’adaptation à l’altitude, à une baisse de la pression atmosphérique, à une réduction significative de l’oxygène. Ce processus d’adaptation du corps à l’altitude est assez lent et s’applique à tout le monde. Une personne entraînée ne ressent pas la fatigue musculaire qui réduit une allure de montée et peut "brûler" les étapes nécessaires à l’adaptation.   

Pour la personne incluse dans un groupe, il convient donc de ne pas s’isoler, de parler de ces sensations et maux ressentis, de partager le ressenti, … Le guide ou l’organisateur prendra ou devrait prendre les bonnes décisions.

Seul, il suffira de ne pas tricher avec ses propres limites et de prendre la décision d’arrêter la progression et de redescendre finir son acclimatation. La montagne sera toujours là ; vous, en insistant, peut-être pas…

Pour les sportifs, il leur suffira de prendre un rythme de "croisière" pour parachever leur acclimatation avant de tenter une montée et une redescente rapide d’un col ou d’un sommet.

Bonne montagne

Le Yeti


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