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Le chant de la Valkyrie

Par Katchoo86

Continuons notre petit périple des super héroïnes issues des années 70, aujourd’hui on va essayer d’en savoir un peu plus sur un personnage au fort potentiel mais malheureusement (comme trop souvent) mal exploité, elle traîne en effet une sacrée casserole derrière elle, elle est ce qu’on appelle une Féministe.
Le chant de la Valkyrie

C’est en Décembre 1970 qu’apparaît pour la première fois Valkyrie, dans Avengers #83, sous le titre évocateur The Revolution’s Fine. La couverture en elle même est assez iconique, on y voit les personnages masculins terrassés et inertes, sous la domination et la fierté de l’héroïne qui se déclare être à la tête des Lady Liberators, une équipe constituée exclusivement de femmes : Wasp, Black Widow, Medusa, et Scarlet Witch.
C’est dans cet épisode que Valkyrie relate son histoire, elle doit ses pouvoirs à une expérience scientifique qui a mal tourné et qui est surtout à l’origine d’une suffisance et d’une arrogance typique de la gent masculine (c’est pas moi qui le dit, c’est elle). Elle arrive ainsi à persuader les autres héroïnes de se rallier à elle, de prendre en main leur destin et de s’affranchir du joug phallocrate de leurs coéquipiers (alors ça par contre c’est de moi !).
Mais tout ceci n’est qu’un leurre. ValKyrie s’avère être l’Enchanteresse, une ennemie de longue date des Vengeurs qui cherchait en fait à prendre le pouvoir sur les hommes. Celle-ci va bien évidemment voir ses projets anéantis, et les rebelles d’un jour reprendre leur place de second rang.

Le chant de la Valkyrie

Ce numéro est une succession de mauvais points pour la cause féministe, Wasp faisant référence au Liberators comme d’une réunion Tupperware contestataire (le terme exact est “Powderpuff Protest Meeting”), et donne l’impression qu’au final les femmes se font facilement embobiner. Mais malgré cela, les propos de Valkyrie/Enchantress n’en sont pas moins véridiques, les super héroïnes ne sont que de pales figurantes face à l’omnipotence de leurs coéquipiers masculins, hors ce qu’elle désire n’est pas l’égalité ou la parité mais bel et bien un désir de vengeance issu d’un esprit déséquilibré. Comment prendre alors au sérieux ce genre de personnage et surtout le mouvement qu’elle symbolise ?

En Août 1971, Valkyrie revient cette fois-ci se mesurer à un autre personnage tout aussi caricatural, celui de la brute épaisse, dans The Incredible Hulk #142. Elle revient sous les traits d’une jeune activiste pour le droit des femmes Samantha Parrington, que l’Enchanteresse (encore elle) ensorcelle et transforme en chienne de garde nordique dans le but d’éradiquer le géant vert.

Le chant de la Valkyrie

Une troisième version du personnage voit le jour dans The Defenders #4 en 1973, cette fois-ci dans le corps et l’esprit de Barbara Norriss (qui à la base est une femme compètement folle), c’est une fois de plus l’Enchanteresse qui permettra à Valkyrie de trouver ce nouvel hôte, afin de faire face à un ennemi commun qu’elle partage avec les Défenseurs :  la sorcière Casioléna. Mais cette fois-ci Amora ne rompt pas le sort qui lie la Valkyrie et son enveloppe charnelle, et l’héroïne va ainsi pouvoir faire partie intégrante de l’équipe, son antagonisme vis à vis des hommes est lui plus nuancé, elle recherche désormais l’égalité et non plus la supériorité.

Le chant de la Valkyrie

Après bien des épisodes, et une sorte de crise d’identité,  Brunhilde arrivera à s’affranchir de son enveloppe charnelle terrestre (suite à l’assassinat de Barbara Norriss)

Brunhilde a souvent été décrite comme étant la Wonder Woman de Marvel (le côté mythologique sans doute) idée démentie par ses créateurs Roy Thomas et John Buscema. Pourtant l’image du Féminisme hargneux et vengeur de Valkyrie-correspondant aux idées véhiculées par les courants issus des années 70-est bien différente de celle prônée par Wonder Woman, basée sur le volontarisme et l’aspect positif de toutes actions menées par les femmes. Dans les deux cas les deux héroïnes sont des libératrices mais renvoient une image bien différente. Un autre exemple en est le symbolisme de leur arme respective : l’épée de Valkyrie, l’arme masculine par excellence et symbole de virilité, contre le lasso de Wonder Woman qui ne fait que contraindre et immobiliser ses victimes. Certes, Wonder Woman est également appelée à utiliser un glaive de temps en temps mais son arme de prédilection reste quand même le lasso.

L’essentiel de l’intérêt apporté à Valkyrie peut malheureusement se résumer depuis son origine à son rapport conflictuel avec les hommes. Et même si cela fait son charme, et donne certaines scènes assez délicieuses, ce n’est pas forcément cette image là que l’on aimerait retenir d’elle, d’autant plus que la place des guerrières amazones reflétant les vraies valeurs du féminisme est déjà bien occupée et extrêmement chère (Wonder Woman, Xena).

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