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Le jeu change, la main passe, le ciel se dégage.

Publié le 10 mars 2012 par Chapitre5.com

Précédent post: notre analyse était la volonté des Etats de « gagner du temps ».  On dit aussi « acheter du temps ». Car dans le temps, les choses changent; certains processus se terminent et d’autres entrent en lice. Les problèmes se résolvent peu à peu. C’est le jeu normal des pays libres pour ne pas dire libéraux et qui ne sont pas trop handicapés par le dirigisme administratif ou la corruption politique.

Il semble que ce soit le cas.

1 : Le problème Grec est résolu, salement pour les créanciers mais tant pis pour eux. Et pour les contribuables de l’ Europe qui se retrouvent solidaires pour ce sauvetage. Les problèmes Italien et Espagnol sont en voie de solution dans de meilleures conditions que ceux de la Grèce grâce à de nouveaux gouvernements plus responsables. Il y a clairement un accord mondial pour que la décadence relative de la vieille  Europe se passe dans le calme. Le FMI  trouvera l’argent nécessaire.

2 : La BCE a injecté d’ énormes liquidités (comme la Fed avant elle car les américains sont plus réactifs) pour aider les banques à redresser leurs bilans. Ses 2 opérations ont atteint leur but: les banques européennes ont fait d’ énormes profits en re-prêtant ces liquidités avec de fortes marges. Ces profits sont venus conforter leurs fonds propres. En France, elles affichent des ratios proches des objectifs de Bâle 3. Seules les banques anglaises sont encore en péril; c’est pourquoi personne ne veut les racheter (RBS notamment) mais, justement,  elles sont nationalisées. Objectif atteint.

3 : les chiffres de l’ emploi et de l’ activité US se redressent. Pas de paranoïa: ils ne sont pas (ou peu) truqués par le Gouvernement;  la communauté des économistes en est d’accord. « on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps » (citation de Lincoln?)

Conséquence: la crise financière née de la faillite Lehman et des escroqueries à grande échelle des subprimes est en voie de solution. Quant à la crise économique, elle se résoud lentement aux USA, n’ a pas touché l’ Asie, et se limite à l’ Europe vieillissante et donc pessimiste. Normal: une crise ne dure pas éternellement. En « achetant du temps », même à crédit, les investissements vieillissent, les objets de consommation s’usent, il faut ré-investir.

Le cycle boursier n’ est pas corrélé à celui de l’ économie. Ni à la politique internationale. Ainsi le creux aux USA après la grande dépression fut-il atteint en 1942. Mais l’ analyse technique des marchés donne à penser que, à Wall Street, la prime de risque est au plus bas. Donc, les actions semblent relativement bon marché, alors que les obligations ne rapportent rien. Que ce soit moral ou pas ( aucun responsable du secteur financier n’a été inquiété), il y a incitation à choisir les actions. D’autant plus que les sorties de cash placé en mutual funds (l’ équivalent de nos SICAV actions) en 2011 ont atteint des records, et que les dépôts en banque ou en money funds sont au plus haut. Et le pessimisme est encore grand.

Dernier facteur: les USA sont en année électorale. La Fed connait son devoir: tout faire pour qu’il n’y ait pas de problème financier pendant la campagne. Mr. Bernanke a annoncé qu’il ne ressentait pas le besoin d’un nouveau QE, mais qu’il y était prêt en cas de besoin. Son collègue de la BCE lui, en a fait 2 de suite et une partie de ces liquidités revient aux USA aux termes d’accords de swaps. Quant aux pays dits émergents et déjà émergés bien sur, ils continuent de l’avant. Ex: le budget d’investissements de l’ Afrique du Sud est en forte hausse pour 2012 dans un budget général en équilibre….le rêve!

Un nouveau krach boursier est toujours possible, avec la guerre ou un développement imprévisible. Mais fondamentalement, la plus grave récession/crise financière depuis 80 ans approche de sa fin. Selon les rythmes calculés depuis 1924 par  Kondratieff et, comme il l’avait prévu,  avec l’ apport de nouvelles technologies telles que le gaz de schistes pour les USA, et les nanotechnologies, internet, etc… devenues majeures ce qu’elles n’étaient pas en 2000 lors du krach des dotcoms.

Faut-il revenir en bourse ? Pour y acheter de la croissance?

En bourse, le timing est la question la plus difficile.

A court terme, les marchés semblent avoir monté très vite très haut. Mais un creux prononcé serait une occasion de commencer à entrer sur les marchés.  Pour plusieurs mois, la volatilité demeurera forte mais le risque d’un krach durable est faible et surtout, serait sans suite. 

Cas particulier: le CAC40 handicapé par la perspective de voir le candidat PS gagner. Son programme est unanimement rejeté par les pays d’ Europe comme ailleurs: aucun chef d’Etat ne veut le recevoir( cf. notre post précédent sur l’engagement de Mad Merkel). Pourtant son discours « pour réenchanter le rêve français » ne durerait  qu’un temps. Il serait rappelé à la réalité des chiffres, comme Mr. Mitterand en 1984, beaucoup plus vite. Et  après une éventuelle panique, les cours du CAC rattraperaient le niveau des autres pays civilisés. Moral ou pas, ce creux serait l’ occasion rêvée pour un coup de bourse, comme toujours à Paris avec les socialistes. C’est un fait d’expérience: la droite est historiquement plutôt favorable aux spéculations immobilières.

Nota: les marchés n’ont rien fait depuis 3 ans; et même depuis l’ an2000. Voyez les graphiques que la grande presse n’aime pas publier lors qu’elle annonce les performances récentes des placements vendus par les banques : les résultats des gestions de SICAV actions sont désastreux en général sur ces 11 dernières années. Ce post est le premier à annoncer le retour possible  du ciel bleu pour les valeurs à revenu variable………Après l’ hiver, le Printemps. 


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