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La toxicité, perle de l’innovation ?

Publié le 10 mars 2012 par Corinne Dangas

De la toxicité à l’énoncé

Pierre Denier dans ce récent billet sur les groupes LinkedIn, Viadeo, etc., notamment liés à l’emploi, évoque la toxicité des groupes de discussion en ligne.

En fait d’intelligence collective, véritables défouloirs et déversoirs d’états d’âme, ils enferment les participants dans une logorrhée, multiple, complètement contre-productive, qui agrège toute les récriminations, toute l’expression d’impuissance, toute la négativité imaginable.

On discutait sur Facebook de ce que le phénomène n’est pas propre aux groupes en ligne. Mais aussi du fait qu’on pouvait sans doute y déceler des aspects positifs.

  • Très pragmatiquement, je me dis qu’il est – peut-être – préférable que les gens se défoulent en ligne, plutôt que sur leur conjoint ou leur voisin. :D
  • D’un point de vue plus mécaniste, ce bouillon d’états d’âmes, cet agrégat de négativité, de tout « ce qui ne va pas », est donc intrinsèquement porteur de toutes les voies de résolution possibles au plan systémique [pour peu que le dit système sache les exploiter]. En quelque sorte, le meilleur lieu de recueil de besoins qui soit ! (chacun sachant qu’entre les besoins objectivisés selon nos modèles d’analyse fonctionnelle actuels, et ceux subjectifs intégrant toute la dimension humaine, psychologique, il y a un pas qu’aucun projet au monde n’est prêt de réussir à franchir !)

Résoudre, c’est hacker le système

Seth Godin dans cet autre billet (sur sa propre « non conformité aux bonnes pratiques » du blogging et du SEO), disait l’autre jour « One way to work the system is to work the system. The other way is to refuse to work it. »

En refusant de se conformer aux principes contraignants et aux effets toxiques du système (de référencement naturel), Seth Godin n’en prouve pas moins qu’il peut exister (en tant qu’humain pensant et reconnu). Et même ainsi engager une émergence positive puisque le système lui-même (celui de Google, par exemple) sera un jour ou l’autre amené à évoluer pour intégrer les contraintes que Seth Godin (et d’autres) lui imposent.

Une réfutation par ses actes, en quelque sorte, de la théorie sur laquelle est bâti le système. L’obligeant par là-même à évoluer. « If you can’t hack it, you don’t own it » But if you hack it, you’ll have it.


Absolument tous les systèmes, « sociaux » ou « techniques », ont leur toxicité. Nous ne devrions pas la subir passivement, ou nous laisser envahir ou déborder par elle. (ou c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ;) ) Cette toxicité, c’est le grain de sable du système. C’est le grain de sable… qui dans l’huître se transforme en perle : c’est précisément là que peut émerger l’innovation.


Lorsque l’énoncé d’un problème est exactement connu, le problème est résolu; ou bien c’est qu’il est impossible. La solution n’est donc autre chose que le problème bien éclairé. (Emile-Auguste Chartier, dit Alain)


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de K8monster1, sur Flickr (licence CC BY-ND 2.0)
Tags: analyse fonctionnelle, communautés, gestion de projet, psychologie sociale, référencement, sémantique, systèmes, systèmes sociaux, systèmes socio-techniques, systémique, technologies

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