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Le Racing-Metro toujours dans la douleur

Publié le 10 mars 2012 par Ptimek

Longtemps mené, le club francilien obtient un troisième succès consécutif en championnat pour se rapprocher des phases finales. Mais la manière laisse une nouvelle fois à désirer.

Le Racing aime jouer avec le feu en ce moment. Juste assez pour ne pas se brûler les doigts et regretter d’avoir tenter le diable. Comme face à Bayonne, les hommes de Pierre Berbizier ont souvent couru après le score avant de forcer la décision dans les cinq dernières minutes. « Ce fut très difficile. On a eu très peur, notamment en première période, admet Mathieu Lorée, demi de mêlé très soulagé au micro de Canal+. Heureusement, on a réussi à revenir à des choses simples. »

Au regard de la physionomie du match, les Ciel et Blanc ont raison de ne pas fanfaronner. Ils n’offrent toujours pas un visage conquérant et se contentent du minimum. Avec un certain succès. Tout le contraire d’un Bordeaux-Bègles séduisant mais trop indiscipliné pour tenir la distance.

L’UBB jette un froid d’entrée

Pourtant, décidés à jouer crânement leur chance à Colombes, les visiteurs croient avoir en main leur troisième victoire à l’extérieur de la saison. Dominateurs dans un début de partie sans round d’observation, le promu refroidit d’entrée la petite affluence du stade Yves-du-Manoir (4.500 spectateurs). Secondé par Blair Connor, fidèle à son rôle de dynamiteur et très juste dans le dernier geste, Bruce Reihana s’arrache pour aplatir en coin avec l’aval tardif de M. Cloute (0-7, 6e).

Derrière, la réaction francilienne se fait attendre, entre approximations et coup du sort. Juan Martin Hernandez est contraint d’abandonner ses coéquipiers juste après le premier quart de jeu, grimaçant et se tenant le haut de la cuisse. Sur son banc, Berbizier fulmine à chaque occasion avortée. Il espère surtout que le défi physique imposé par son Racing, volontaire mais trop lent, va finir par payer. Résultat, l’adversaire se permet quelques relâchements coupables et laisse à Gaëtan Germain le soin de réduire l’écart à la pause (3-7, 40e). Un score heureux qui excède néanmoins Jacky Lorenzetti, vite descendu réclamer deux cartons jaunes oubliés pour finalement récolter une explication de texte avec Marc Delpoux.

« Un match certainement joué à la mi-temps »

Un événement vécu comme le tournant du match par l’entraîneur de l’UBB. « Est-ce que le match s’est joué à la mi-temps ? Certainement… », regrette-t-il, amer et dépité d’enchaîner un quatrième revers de suite en championnat. Mais c’est bien la stratégie d’usure des Racingmen qui oblige l’arbitre à multiplier les coups de sifflet au retour des vestiaires. Un coup sur l’accélérateur et deux pénalités plus tard, les coéquipiers de Juan Imhoff prennent les commande des opérations (12-10, 50e). Vif avec des appuis ravageurs, l’Argentin est intenable sur son aile. Au sein d’une équipe guère inspirée offensivement, il réchauffe le public parisien sur chacune de ses incursions (49e, 61e et 67e). Décisif.

Comme un symbole, la délivrance passe par le n°11 du Racing dans les ultimes secondes. Imhoff ridiculise encore la défense aquitaine pour mettre Karim Ghezal, deuxième-ligne percutant dès sa rentrée, sur orbite (22-13, 79e) et priver Bordeaux-Bègles du bonus défensif. Un dénouement cruel aux yeux de Marc Delpoux, l’air grave au coup de sifflet final. «Je suis en pleine frustration par rapport à l’engagement de mes joueurs, peste-t-il au micro de l’ESJ, alors que le maintien est toujours d’actualité après cette mauvaise opération comptable. On repart d’ici avec rien du tout. Bilan catastrophique. »

Sourires crispés en revanche du côté francilien, le Racing reste convalescent après son hiver maussade, toujours à la merci de la moindre rechute. Montpellier, Agen et le Stade Français pourront remettre un coup de pression, demain, en vue du dernier strapontin pour les phases finales. Et face à Toulon, samedi prochain, cette équipe là pourrait enfin achever sa rééducation.

Feuille de match : Racing-Metro (22-13) Union Bordeaux-Bègles

Racing Metro 92 : Germain – Bobo, Steyn, Estebanez, Imhoff (Descons 79’) – Hernandez (Chavancy 18’) (o), Lorée, (m) – Cronje (c), Le Roux, Leo’o (Galindo 65’) – Van der Merwe (Qovu (55’), Dellape (Ghezal 66’)  – Sa (Orlandi (75’), Bianchin (Noirot, 66’), Brugnaut (Ben Arous 68’).

Bordeaux-Bègles : Reihana – Lilo (Fraser 71’), Rey (Carballo (41’), Mailei, Connor – Lopez (o), Adams (Seron 18’) (m) – Clarkin (c), Chalmers, Purll – Jaulhac, Leo (Treloar 51’) – Roux, Avei (Rofes (75’), Forbes (Delboulbes 65’).

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