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112e congrès du Parti Radical

Publié le 11 mars 2012 par Jflehelloco

Pendant près de 4 heures les débats ont eu lieu. Laurent Hénart, Secrétaire Général du Parti Radical avait proposé une motion, la seule qui devait au départ être soumise aux votes des délégués. Cette motion prévoyait un soutien sans condition de Nicolas Sarkozy ce que manifestement la salle ne souhaitait pas. C’est pourquoi, conscient de la volonté de débat, Laurent Hénart a dès le début de la réunion retiré sa motion pour laisser la place à une motion de synthèse qui devrait être rédigée dans la journée suite aux débats.

De part son histoire, le Parti Radical, plus vieux parti de France, possède en son sein toutes les sensibilités Républicaines et Sociales. Il y avait donc dans la salle des délégués motivés par un vote pour  François Bayrou,  d’autres pour Nicolas Sarkozy, et d’autres dont je fais partie qui ne souhaitent pas « soutenir » un candidat car malheureusement aucun ne reprend nos idées forces (voir le manifeste radical).

Le débat a été passionné. Chacun a pu mettre en avant ses arguments. Les jeunes radicaux ont proposé un choix que j’ai totalement partagé de rester neutre qui a été largement soutenu par les applaudissements de la salle. Puis des propositions en faveur de François Bayrou et également de Nicolas Sarkozy. Le midi, une nouvelle motion, bâtie sur celle présentée initialement par Laurent Hénart mais avec une fin différente a été préparée.

Malgré le changement de motion, au regard de la volonté d’indépendance affichée des délégués présents et n’ayant pas d’assurance d’obtenir une majorité en faveur de la motion, c’est Jean-Louis Borloo qui a chamboulé le programme prévu, prenant même de court les TV et radios qui ne devaient venir qu’après le vote… Il est venu expliquer en tant que président du parti sa position et celle qu’il comptait défendre et rassurer les délégués présent sur sa volonté de ne pas céder à la dérive droitière du candidat-président.


Discours de Jean-Louis Borloo – 112e Congrés du… par partiradical

La motion votée par 76 % des présents est donc la suivante :

Le temps est venu pour les Radicaux de s’engager à nouveau dans la bataille de 2012. A nouveau car le Parti Radical avait voulu, au printemps dernier, présenter une candidature de justice sociale et de progrès. Notre président, Jean-Louis Borloo, s’est alors engagé avec force. Mais il a constaté à l’automne que sa candidature apporterait plus de confusion que de solution, faute d’une dynamique de rassemblement des centres et alors que la France, confrontée à une crise majeure et exposée à une dérive extrémiste, connaît une bipolarisation de son débat présidentiel. C’est à l’honneur de Jean-Louis Borloo d’avoir su prendre cette décision de retrait que l’évolution politique justifie dorénavant clairement.

Demeure aujourd’hui notre indépendance politique chèrement acquise. Si depuis 2002 nous avons soutenu les gouvernements successifs de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy dont nous avons notre part du bilan, notre position dans la majorité présidentielle n’en a pas moins profondément changé. De parti « associé » à l’UMP encore en 2007, le Parti Radical est devenu une formation politique indépendante et entend le rester!

L’indépendance radicale s’est construite sur la défense de nos valeurs singulières dans la majorité :
• la laïcité et le respect de l’autre dans le débat sur la déchéance de nationalité,
• le combat absolu contre l’extrémisme et le Front National par le vote républicain,
• la cohésion sociale par la défense du RSA et de notre paquet « justice fiscale ».

Décidée en mai 2011, l’indépendance radicale a pu se concrétiser grâce au travail et au courage des Radicaux : notre Manifeste, l’engagement de nos parlementaires pour assurer notre fonctionnement, plus de 100 candidates et candidats pour défendre nos couleurs aux prochaines législatives.

L’indépendance radicale n’est pas une posture pré-électorale, mais un choix durable qui participe à la recomposition du paysage politique français, nécessaire et inéluctable quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle. L’UMP n’a pas permis de faire disparaître l’extrême-droite alors qu’elle est née de la fièvre frontiste de 2002 et qu’une société nouvelle reste à bâtir en réponse à la crise. Nous ressentons le besoin d’une force politique neuve, centrale, défendant progrès humain et justice sociale.

Cette mutation de notre vie politique, les Radicaux doivent l’affronter en étant cohérents avec leur ambition, leur histoire et leurs valeurs.

Cohérence avec notre ambition d’être un parti politique de plein exercice, présent aux élections nationales et locales, qui doit alors dire et expliquer son choix pour le scrutin présidentiel.

Cohérence avec notre lutte contre tous les extrémismes;

Cohérence avec notre opposition à l’alliance PS, Front de Gauche, Verts;

Cohérence en choisissant la coalition de la Droite et du Centre.

Ce doit être le choix clair de Radicaux exigeants.

Des Radicaux qui apportent leurs idées comme des conditions indispensables à la victoire de l’actuelle majorité.

Des Radicaux exigeants dans un nouveau pacte majoritaire, déterminants dans un groupe parlementaire central, républicain et social, indispensable à l’actuelle majorité. Cette nouvelle force sera source d’équilibre dans la vie publique, dans nos territoires. Nous voulons être la force qui ancre la majorité sur son socle républicain et ne jamais la laisser dériver vers des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Nous combattrons publiquement les discours qui hiérarchisent les civilisations, qui divisent les citoyens, qui accusent les plus faibles d’entre nous, car ce n’est pas notre vision de la République. Nous sommes indépendants, libres et animés par un radicalisme de combat dans une majorité que nous sommes déterminés à faire pencher au centre droit.

A cette fin, c’est aujourd’hui la victoire en 2012 qui doit nous mobiliser tous. C’est aussi la victoire des candidates et candidats radicaux aux législatives. Et pour qu’elle soit la plus large possible, il nous faut gagner l’élection présidentielle.

En conséquence, le Congrès se prononce pour :

1/ la réaffirmation de l’indépendance politique du Parti Radical ;

2/ la volonté de construire une nouvelle force politique et parlementaire centrale avec les autres formations progressistes, républicaines et centristes, sans aucune exclusive ;

3/ un engagement vigilant et exigeant avec le candidat de l’actuelle majorité, Nicolas SARKOZY, face à la coalition de la gauche t de l’extrême gauche, et au risque du Front National. Ce soutien de principe implique la liberté de parole sur les fondements de notre Pacte Républicain et sur nos valeurs radicales. Ce soutien s’entend si les principes et les valeurs radicales trouvent leur juste place dans le projet du candidat pour une France unie. Oui a une France forte et juste !

Je n’ai pas voté cette motion même si elle est déjà une belle évolution depuis celle qui était initialement prévue. Je reste convaincu que notre parti, n’ayant pas de candidat, doit mettre en avant ses valeurs, ses projets avant toute chose. Demain, lors des prochaines législatives il est important que dans les nombreuses circonscriptions où des candidats UMP et Radicaux seront opposés au premier tour les électeurs puissent voir la différence. En cela, soutenir un candidat qui n’a pas repris nos positions me semble délicat. J’espère que le discours de Nicolas Sarkozy évoluera vers une France plus juste et que surtout, au lieu des hallals et autres sujets sans lien avec les besoins de notre pays et des français, les candidats vont se concentrer sur le quotidien, sur la crise, sur la dette, sur l’emploi…


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