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Education non genrée

Publié le 11 mars 2012 par Juval @valerieCG

Dés sa naissance, on se comporte différemment selon le sexe de l’enfant.

On attend d’un petit garçon qu’il soit vif, actif ; plus tard on le punira pour cette vivacité. Le nombre de garçons qu’on traite pour de l’hyperactivité aux USA est effrayant. En France on punit beaucoup plus les garçons que les filles à l’école. D’aucuns évoqueront  la fameuse testostérone ; parlons plutôt d’une société qui exalte les comportements violents chez les garçons et s’empressent ensuite de les punir.
Des études montrent que les parents ont beaucoup de mal à laisser leur fils jouer avec des « jouets de fille » (l’inverse n’est pas vrai). Beaucoup de jouets de garçons laissent certes part à la créativité mais aussi à la violence. Nous avons récemment évoqué les Lego qui perdent leur côté créatif pour incarner des univers plus violents.
A l’inverse les filles sont élevées pour être davantage calmes ; des jouets leur sont présentés pour préparer leurs futurs rôles ; mère et femme.

A travers les deux derniers articles, nous nous sommes posés différentes questions.
- comment apprendre à une jeune fille qu’il y a des dangers bien réels sans pour autant l’élever dans la peur ?
- comment élever ses enfants de façon non sexiste sans pour autant les isoler et en faire des objets de moquerie ?

Je commencerais par un préalable important.  L’article d’hier – sur les hommes – a été beaucoup moins commenté et je trouve cela très révélateur. Beaucoup de femmes sont venues commenter – entres autres en tant que mères – nous n’avons pas eu un seul père. La place des hommes dans nos sociétés n’intéresse apparemment que peu de monde alors qu’elle est, d’évidence difficile. Les rares commentateurs masculins en ont d’ailleurs témoigné.

1. Les risques :

Il me parait utile de comprendre qu’il y a des risques pour toutes et tous. Un garçon qui boira trop ne courra peut-être pas autant le risque d’être violé, mais il peut se mettre en danger ou subir différentes agressions pendant qu’il est ivre. Le net regorge de photos de gens ridiculisés en plein sommeil éthylique. Donc même si cela ne sert pas à grand chose (en témoignent mes années d’adolescence) prévenir les ados qu’on se met en danger en buvant trop est sans doute pertinent, comme de dire qu’on ne doit pas avoir de rapport sexuel quand on est ivre ou que le ou la partenaire l’est.

La tenue des jeunes filles. C’est un sujet que je trouve complexe parce qu’il n’y a pas de lien entre l’habillement et le viol  mais je pense qu’il y en a un quand on parle de viols et d’agressions commises par des mineurs, voire très jeunes mineurs (je dis cela sans aucune stat et sans aucune preuve, je me trompe donc peut-être complètement). Un mineur, par définition, n’a pas fini sa construction et n’est pas toujours à même de comprendre qu’une ado en mini jupe, débardeur transparent et maquillage de clown est juste en train de se tester, et ne souhaite pas forcément avoir des rapports sexuels. S’il convient évidemment d’apprendre à tous les ados qu’un tenue courte ne signifie pas « prends moi », peut-être (je n’en sais rien) faut-il dire aux jeunes filles qu’il y a des lieux et des moments pour s’habiller. Je pense qu’il faut apprendre la mesure aux ados. On est bien ici dans le voeu pieux puisqu’un ado est, par définition, dans la démesure. La société entière apprend aux enfants, puis aux jeunes filles et enfant aux femmes qu’on doit s’exprimer par le physique du pushup pour des gamines de huit ans, aux tutus pour des femmes de 30.

Je pense par ailleurs que la pratique d’un art martial est très utile pour tout le monde, filles comme garçons. Pratiquer un art martial oblige à prendre confiance en soi, à limiter son agressivité, à mieux contrôler son corps, ses émotions. Bref c’est tout benef.

2. l’éducation non genrée :
Constatons déjà qu’un enfant est le produit d’une éducation dispensée certes par ses parents, mais aussi par les copains, l’école, la télévision, Internet…
Il faudra donc certainement limiter les dégâts dispensés par l’extérieur qui ne manquera pas de leur rappeler qu’un homme est un homme et une femme, une femme.
Même si l’on peut comprendre que c’est difficile, je pense qu’il faut faire un choix dans ce que consomment les enfants en matière de jouets. On ne parle pas de ne leur offrir que des jouets en bois bio de Sibérie mais d’éviter les choses trop couillonnes, trop genrées, trop débiles. En clair mamie qui offre un fer à repasser, non (même s’il y a énormément de chances pour que l’enfant fasse du fer, un bateau pour ses playmobils). Des « legos pour filles », non plus.
Enfin un petit aparté. Etre homosexuel cela n’est pas être une femme ou avoir « des activités de femmes ». Donc si un garçon aime jouer avec des poupées, cela n’a aucun lien avec sa sexualité future.

Il ne s ‘agit pas d’isoler l’enfant en lui interdisant tout ce qui est à la mode mais de limiter les dégâts.

J’avoue que je reste très perplexe face aux témoignages des mères dont les garçons sortent de la norme masculine imposée. Que faire ? Faut-il les laisser s’exprimer tels qu’ils le souhaitent en courant le risque qu’ils soient humiliés ? J’aurais envie de dire – mais c’est facile pour moi qui n’ai pas d’enfant – qu’il faut les laisser faire en les prévenant des risques. Les enfants qui sortent des normes imposées, sont à mon sens, parfaitement conscients des dites normes. Leur expliquer que leurs choix risquent d’être difficiles leur permettra d’adapter leur comportement en fonction des circonstances.

Encore une fois le féminisme doit représenter la liberté de choix pour tous et toutes. On expliquera assez aux filles, au cours de leur vie, qu’elles sont faites pour pouponner et être sexy comme on dira assez aux garçons qu’ils doivent être combatifs. Limiter l’impact genré n’est donc pas les isoler mais leur offrir des possibilités de choix plus grandes.


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