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Les ravages des méthodes semi-globales : le témoignage d’une orthophoniste.

Publié le 12 mars 2012 par Soseducation

Les ravages des méthodes semi-globales : le témoignage d’une orthophoniste.Françoise Cousin exerce à Paris depuis plus de 32 ans.

“Je vois beaucoup d’enfants qui viennent pour des problèmes d’apprentissage du langage écrit. Je vois aussi des enfants qui viennent pour des problèmes logico-mathématiques. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce sont ces problèmes logico-mathématiques qui m’ont amenée à me poser des questions.

La première question que je pose à un enfant qui vient pour un problème logico-mathématique, que ce soit au CP, en CE1, en sixième, en cinquième, c’est s’il se souvient de la méthode avec laquelle il a appris à lire. Et là, c’est assez confondant : je retrouve toujours une méthode semi-globale. Pour moi, semi-globale ou globale, même problème !

Les ravages des méthodes semi-globales : le témoignage d’une orthophoniste.

Parmi ces enfants, il y en a qui sont réellement dyslexiques, dysorthographiques, et là c’est un autre problème. Sauf qu’une méthode semi-globale les fait plonger trois fois plus : ils ont déjà la tête sous l’eau, et on appuie dessus.

Ceux qui viennent parce qu’ils ont un problème pour appréhender l’écrit, on ne devrait pas les voir  s’ils avaient été formés avec une autre méthode. Ce n’est pas notre rôle.

On est formé pour rééduquer des pathologies, on n’est pas formé pour faire du rattrapage scolaire. Sauf que si on laisse ces enfants comme ça, ça finit par devenir pathologique.

En ce moment, je vois les élèves qui ont démarré le CP dans l’enthousiasme. J’en ai 4 qui viennent d’arriver. Ils ne comprennent pas. Le stock de mots appris par cœur est complet. Ils n’arrivent pas à en rajouter. Ils n’ont pas compris qu’ils pouvaient jouer avec les sons, avec les lettres. Ils sont en train de se créer un « catalogue de la Redoute » dans la tête, au lieu d’avoir un mécano avec plein de pièces et avec lequel on construit, on peut faire des mots qui existent ou qui n’existent pas.”

Retrouvez bientôt Françoise Cousin ainsi que les autres témoignages du colloque SOS Education “Vaincre l’illettrisme, ça commence au CP” en vous inscrivant ici



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