Un moment d'égarement

Publié le 12 mars 2012 par Paulo Lobo
J'ai égaré mon coeur. Je ne sais pas où je l'ai rangé. Je suis distrait, je l'avoue, ma tête est souvent dans les nuages. Je nage dans un océan de nuages et je n'en vois jamais le bout. Je bouillis d'impatience et je continue de nager, sans réelle conviction, sans profond enthousiasme, sans désir fixe. Sdf. Qui suis-je? Quelle case dois-je cocher? Que m'importe la définition, que m'importe la désignation, que m'importe le regard, que m'importe le que m'importe. Je m'enroule dans la couverture de mon moi. Je me désampère du circuit câblé. Tout cela relève d'une énorme fumisterie. Les gens sérieux ont le don de m'ennuyer, mais je les prends au sérieux. Il fut un temps, je pouvais m'échapper dans la cour. Le verbe est au passé,  dommage. Que m'offre le temps présent, que je n'aurai pas dans dix ou vingt ans? Je le sais bien,  mais je ne vous le dirai point. Tout n'est pas sombre et désespéré dans le pire des mondes possibles. La vie est pleine de saignements et d'enseignements. C'est en souffrant qu'on apprend. C'est en apprenant qu'on souffre. Un jeu de rôles aussi. Un jour, je suis le jeune fougueux et impertinent, le jour d'après, je suis l'homme mûr qui fait semblant d'être sûr. Un jour plus tard, je serai le papy qui s'excusera de déranger. C'est comme si j'étais plusieurs personnes simultanément. Et quand on me tend un miroir, je ne sais plus quelle image dé moi il choisit de réfléchir.