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Chaque page délaissée ouvre la boite de Pandore
D’une mémoire sans pensée
Ancrée dans le quotidien des sens
*
Que givre se pose sur la peau du matin
Entre deux becs lançant leurs trilles aux étoiles absentes
Te voilà tremblant à guetter couleurs d’aurore
Est-ce froid ou fatigue ou peine
Une larme roule de tes paupières
Gelant aussitôt à tes pieds
Ta peau frissonne
A entendre les vains cris de suppliciés
Aux quatre points cardinaux de ton âme sensible
*
Te voilà hésitant sur le seuil de ta page
Tu ne voudrais paraître ni noir ni gris
Aimerais pouvoir décliner longues mélodies d’amour
En tes oreilles sifflent pourtant tant de peines
De plaies et de souffrances en vaines guerres multipliées
Tu sais la tristesse que les brumes déposent
Au sol nu de cendres mêlées
Ta vie oscille toujours entre deux mondes
Celui d’infinie tendresse offerte au creux d’un lit
Celui que ta mémoire tourne et retourne
En souvenirs cuisants d’âpres batailles
Pour un seul instant éphémère de bonheur évanoui
Manosque, 13 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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