Il nous avait déjà fait le coup en 2007 à la fois en citant Jaurès puis en voulant s’accaparer Guy Moquet au début de sa présidence. Sarkozy n’étant jamais à court d’idée en terme de communication pour embrouiller les débats d’idées, le voici désormais après 5 ans de pouvoir conservateur pour le peuple et émancipateur pour les plus riches, qu’il nous refait le coup en prenant à son compte l’idée du Front de Gauche de poursuivre les déserteurs fiscaux à la mode des Etats-Unis en proposant de rattraper ce qu’il nomme les exilés fiscaux.
Certes, voire les propositions du Front de Gauche mise au cœur du débat public donne une force de crédibilité à son projet et de la cohérence qui peuvent lui servir, mais ce pillage intéressé et mensonger contribue aussi à noyer, à diluer des propositions précises dans un gloubi boulga indigeste qui fera perdre la cohérence d’ensemble du programme du Front de Gauche.
C’est pourquoi le devoir d’explication reste d’actualité à l’heure où Sarkozy tape tout azimut sur la recherche de boucs émissaires responsables de la crise actuelle, continue à opposer les uns aux autres, avec pour dernière trouvaille celle des exilés fiscaux.
Car si le front de gauche veut aller chercher de l’argent envers ces évadés fiscaux, ce n’est surement pas pour les stigmatiser comme Sarkozy cherche à le faire pour mieux noyer le poisson de l’inconséquence de son projet global, mais bien pour construire un modèle égalitaire de solidarité et de redistribution des richesses, pour démontrer que le patriotisme ne se limite pas au chant de la marseillaise ou au dépôt de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, mais bien que la participation de chacun à hauteur de ses revenus, quel que soit son statut, doit contribuer à l’effort commun pour le développement d’une société plus juste et plus égalitaire où la pauvreté ne devrait même pas avoir le droit de citer dans un pays riche comme la France.
Après l’idée de vouloir faire tomber l’espace Shengen (et ce pour des raisons purement xénophobes) en rompant les accords qu’il a lui-même défendu, lui qui a joué au toutou de Merkel pendant 5 ans en ratifiant tous les traités et en volant l’avis du peuple refusant le traité constitutionnel européen de 2005, le voilà qui se pose en percepteurs de l’évasion fiscale des plus aisés qu’il contribué à enrichir un peu plus depuis 5 ans.
Décidément, plus c’est gros plus ça ose tout, en espérant que ce genre de mensonge d’Etat ne soit pas gobé tout cru par ceux qui n’ont pas intérêt à un second mandat, je veux bien sûr parler de salariés de ce pays.