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« Cancer de la prostate : des traitements excessifs »

Publié le 14 mars 2012 par Sophielaurerenee

Voir aussi sur le sujet, l'excellent ouvrage du professeur Henri Joyeux "le cancer de la prostate" aux éditions du Rocher

Extrait de la revue de presse de mediscoop santé du mardi 13 mars 2012
"Le Figaro

Le Figaro se penche sur le cancer de la prostate, « troisième cause de décès par cancer chez l'homme, premier par sa fréquence. Dans les faits, près de la moitié des hommes de plus de 50 ans ont des foyers microscopiques de cellules cancéreuses », précise le journal.
Le quotidien explique ainsi que « la grande majorité de ces lésions évolueront très peu et la plupart des hommes mourront d'une autre pathologie. C'est pour cette raison qu'aux États-Unis, et de plus en plus en France, les médecins estiment que le traitement n'est pas justifié, si l'espérance de vie des patients ne dépasse pas 10 ans et si le cancer est de bon pronostic ».
Le Figaro relève toutefois : « Paradoxalement, aux États-Unis, le nombre de traitements agressifs a progressé sur les 10 dernières années chez les hommes les plus âgés dont le cancer était considéré à risque modéré, selon une étude publiée le 27 février par les Archives of Internal Medicine ».
Le journal indique que ses auteurs « ont analysé les données de l'assurance médicale Medicare entre 1998 et 2007 et constaté une augmentation de 61% à 67% du pourcentage d'hommes traités pour un cancer de la prostate sur cette période ».
« Toutefois, la progression était nettement plus forte (passant de 38 à 52%) chez les hommes les plus âgés avec un cancer à risque modéré », continue le quotidien.
Le Figaro retient que « cette étude américaine, véritable plaidoyer contre le traitement du cancer de la prostate chez les plus âgés, relance le débat qui anime la communauté médicale sur le trop grand nombre de traitements de ce cancer ».
Le Pr Karim Fizazi, cancérologue à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif), note ainsi que « sur 70.000 cancers diagnostiqués par an en France, 65.000 sont non métastasés. Sur ces 65.000, 5.000 vont se révéler mortels, soit moins de 10% ».
« Pourtant, chaque année les chirurgiens réalisent encore 22.000 prostatectomies. Un nombre bien trop élevé au regard du bénéfice escompté et des effets secondaires (incontinence et troubles de l'érection) que ce traitement entraîne », observe le journal.
Le Pr Marc Zerbib, chirurgien urologue à l'hôpital Cochin (Paris), déclare quant à lui que « lorsque l'espérance de vie du patient est faible et que le cancer est de bon pronostic, nous ne devons pas céder à son angoisse face à la maladie ».
Le Figaro rappelle ce qu’est un « cancer de bon pronostic » : « C'est un cancer non palpable au toucher rectal, avec un taux de PSA en dessous de 10 et dont le score de Gleason […] est inférieur à 6. Dans ce cas, les médecins proposent de plus en plus souvent une surveillance active. Elle implique un dosage sanguin du taux de PSA et des biopsies régulières ».
De son côté, le Pr Florence Joly, cancérologue à Caen, remarque qu’« il y a encore peu de candidats à la surveillance active. Il est plus facile d'opter pour le traitement, à la fois pour le patient et le médecin ».
Le Figaro ajoute qu’« aujourd'hui, il est impossible de repérer les cancers potentiellement dangereux. Le résultat des biopsies identifie le cancer mais n'arrive pas encore à offrir des informations fiables sur son pronostic », puis note que « pour les hommes trop stressés à l'idée de vivre avec un cancer sans le traiter, certains centres proposent en priorité une curiethérapie, moins agressive qu'une prostatectomie ou une radiothérapie ».

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet"


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