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Encore loin du réseau de poker en ligne pancanadien

Publié le 15 mars 2012 par Alain Dubois

Rapport OLG (2012-03-13)En juillet 2010, le gouvernement de l’Ontario a demandé à l’OLG (Ontario Lottery and Gaming Corporation) de réviser le marché du jeu en Ontario afin de proposer une modernisation. Le rapport de l’OLG a été publié lundi. Bien que le rapport demande pratiquement tout sans vraiment appuyer ses requêtes sur des études adéquatement quantifiées, le ministre des Finances a immédiatement donné un feu vert inconditionnel. En ce qui concerne le poker en ligne, le rapport ne dit rien de précis. Qu’est-ce que cela peut signifier?

D’une part, la Société des loteries et des jeux de l’Ontario (OLG) constate qu’elle n’attire plus les joueurs américains, et d’autre part, l’OLG apparaît déterminée à contrer l’exode des joueurs ontariens, par exemple vers le Lac Leamy. Il s’agit vraisemblablement d’un autre pas vers le jeu territorial. Non seulement, l’étude de l’OLG laisse entendre qu’on assiste probablement à un mouvement justifiant la disparition des juridictions qui s’enrichissent au dépens d’une voisine, du moins en Amérique du Nord, mais aussi que les joueurs deviendront de plus en plus contraints à l’offre de jeu sur leur territoire.

L’OLG favorise la compétition entre des compagnies privées pour maximaliser la capture de la dépense au jeu. En ce qui concerne le poker, il s’agit d’un signal que le modèle français pourrait être préféré au modèle de la World Lottery Association (modèle suédois) dans lequel le Québec est empêtré jusqu’au cou.

L’enjeu est considérable. Si PokerStars et autres obtiennent une licence ontarienne, cela signifie vraisemblablement un blocage des Canadiens sur les dot com pour les rediriger vers des dot ca situés en Ontario. L’idée n’est pas bête dans la mesure où une portion importante des clients canadiens pourrait être en fait des joueurs américains utilisant des VPN canadiens. Si les Américains acceptent de jouer sur ces sites canadiens, l’Ontario récolterait alors, à elle seule, une taxe sur cette dépense au jeu … du moins le temps que les états américains finissent par adopter le modèle français.

Sur le site québécois PrincePoker, rediffusé sur RDS, on a envisagé l’hypothèse qu’EspaceJeux pourrait envisager de devenir une des compagnies licenciées par le gouvernement ontarien. Cela ne se produira pas. Par-delà des obstacles légaux majeurs, sinon insurmontables, une telle éventualité provoquerait probablement un tollé semblable à celui qui a fait avorter la tentative d’Hydro-Québec d’acheter Énergie Nouveau-Brunswick.

Dans ce contexte, on peut encore anticiper d’importantes négociations interprovinciales dans les prochaines semaines en ce qui concerne le poker en ligne. Je ne suis vraiment pas certain que l’Ontario ait envie d’attraper les problèmes du Québec, et surtout de prendre le risque de voir l’argent des joueurs ontariens perdu aux mains des joueurs hors Ontario. Le Canadian Poker Network n’est probablement pas la solution optimale pour les Ontariens.

Enfin, si les dot com bloquent tous les clients canadiens, indirectement, cela limitera considérablement les transactions financières que les prête-noms québécois rendent possibles entre les joueurs québécois (et autres) et les sites offshores. Difficile de dire si cela sera bénéfique ou pas pour l’économie québécoise. Par contre, l’offre de jeu au Québec apparaîtra terriblement limitée par rapport à celle des Ontariens. Paradoxalement, c'est le Québec qui pourrait avoir l'air de traîner la patte!


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