Magazine Environnement
Ironie ! La traduction de Fukushima est « île du bonheur ». C’était en effet une région du Japon riche du point de vue agricole, mais aussi culturel. Mais la fatalité veut que les accidents
nucléaires arrivent TOUJOURS dans les plus beaux coins du monde. Sellafield en 1957 est arrivée en Cumbria, l’une des plus belles régions d’Angleterre, Three Mile Island en 1979 dans l’un des plus
beaux coins de Pennsylvanie, quant à Tchernobyl et ses marais, la centrale a explosé en plein berceau de l’histoire ukrainienne. Et je ne citerai pas ici le nombre incalculable d’accidents arrivés
en URSS au Kazakhstan ou en Sibérie, des régions jusque-là pures et somptueuses. Dès le lendemain de l’accident, Nakate-san et son amie Sato ont fondé l’association Kodom Fukushima Network for
Saving Children from Radiation. Il s’agit d’un réseau qui regroupe les familles de Fukushima. On y débat de la situation, on s’informe mutuellement, on agit en vue de sensibiliser la majorité des
indifférents aux dangers de la contamination par la nourriture. Lorsque j’ai rencontré Nakate à Fukushima, nous sommes très vites devenus amis. Comme moi, il pense qu’il existe des alternatives à
cette démocratie corrompue et déliquescente et à ce système capitaliste bien malade. Il pense que l’accident de Fukushima est la dernière chance pour le Japon de changer son mode de vie et sa façon
de penser. Peut-être cette catastrophe est-elle justement là pour ça : pour éveiller nos consciences endormies.