Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection présidentielle, était l’invité des Débats du Contribuable, mercredi 14 mars 2012.
Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l’élection présidentielle, était l’invité des Débats du Contribuable, mercredi 14 mars 2012.
Europe, Etat, emploi… Voici les grands axes de son projet.
Pour Nicolas Dupont-Aignan (NDA), « l’urgence n’est pas à la réduction de la dépense publique mais bien à la création d’emplois ».
Sortir de la zone euro
Pour ce faire, il propose quatre grands axes. Premièrement, il préconise la sortie de la zone euro, qui selon lui, ne peut que s’écrouler. Il précise que « la monnaie n’est pas une fin en soi ».
« On ne détruit pas l’Europe si on sort de la zone euro » a-t-il martelé.
La Banque de France doit reprendre ses prérogatives de « grand argentier » de l’Etat pour financer ses emprunts à taux zéro. La loi de 1973 qui oblige la France à se financer sur les marchés publics à des taux exorbitants, NDA veut la supprimer.
Dans un deuxième temps et conformément aux idéaux du seul prix Nobel français d’économie, Maurice Allais, NDA propose un protectionnisme sélectif en cas de dumping social.
Diviser par deux l’impôt sur les sociétés qui réinvestissent en France
Il évoque aussi la séparation des banques d’investissement et de détail. Enfin, sur le plan fiscal, NDA plaide pour un rétablissement du « moteur de l’économie ».
Pour cela, il faut diviser par deux l’impôt sur les sociétés qui réinvestissent en France et supprimer sur 5 ans, les charges sociales des TPE (très petites entreprises) qui embauchent un chômeur de longue durée.
A cet égard, pour NDA, dire que les chômeurs ne veulent pas travailler est une insulte. Il n’hésite pas à dénoncer le « calvaire que subissent nos compatriotes chômeurs ».
Ces mesures pratiques permettront de relancer l’investissement si l’on parvient à changer l’attitude du service bancaire notamment par rapport au facteur risque. Les secteurs porteurs, sont selon NDA, les nano et biotechnologies, la voiture propre, l’exploitation des océans et les énergies renouvelables.
Pour le candidat à la présidentielle, « les investissements d’Etat doivent se réaliser en partenariat avec les entreprises ».
Non au changement du statut des fonctionnaires
Le candidat de Debout la République prône » un Etat fort mais pas gras » ; il ne souscrit pas au « discours anti Etat » et s’oppose à toute révision du statut des fonctionnaires.
La réduction de la dépense publique est irréaliste en période de récession, « elle se fera progressivement » a-t-il précisé. Ainsi, il s’oppose à la politique de suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux, surtout dans la police.
La baisse des effectifs doit être ciblée et l’organisation du travail révisée mais les syndicats font pression.
NDA s’attaque aussi à ces derniers. Le rapport Perruchot sur leur financement doit être publié pour mettre fin aux dérives. Il critique leur politique de défense des privilèges.
Réduire le nombre de députés
En matière de démocratie et représentativité, il milite pour un scrutin proportionnel à hauteur de 15% pour les élections législatives et une réduction du nombre de députés (577 députés aujourd’hui). Il demeure favorable au cumul des mandats nationaux et locaux mais s’oppose celui des rémunérations.
« Il faut casser la pensée unique par le vote » a-t-il annoncé. NDA prouve ici son attachement à la démocratie directe.
Pour le référendum d’initiative populaire, une pétition de 500 000 signatures est suffisante, comme en Italie. « Il faut rendre le vote obligatoire pour bénéficier de la Sécurité sociale » tranche-t-il.
Supprimer les régions
Par ailleurs, NDA est pour la suppression des régions, « il faut arrêter la décentralisation à outrance » a-t-il déclaré. Il souhaite aussi garder un encrage politique local fort, en s’opposant à la suppression des sous-préfectures qui n’ont, reconnaissons-le, plus aucune mission spécifique.
Exclure la résidence principale du calcul de l’ISF
En matière budgétaire, NDA s’oppose au projet de « règle d’or » qu’il qualifie de « fausse bonne idée ». Selon NDA « la Constitution de la Ve République n’a pas à fixer de politique économique. La politique budgétaire doit simplement être raisonnable ».
Côté fiscalité, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n’est pas à remettre en cause en période de crise à condition d’exclure la résidence principale du calcul de l’imposition.
Pour une retraite par points
Sur le sujet des retraites, le candidat à l’élection présidentielle, croit à l’unification de tous les statuts dans le cadre d’une retraite par points qui prend en compte la pénibilité du travail.
Enfin, NDA précise qu’il faut lutter contre les gaspillages de la Sécurité sociale en organisant un « croisement des fichiers ».
L’aide médicale d’Etat qui représente près de 700 millions € par an doit être supprimée.
Quand on demande à NDA de se placer sur l’échiquier politique, il se déclare gaulliste social, défenseur de l’esprit d’entreprise. Ce républicain pur jus, jacobin, n’est ni de droite, ni de gauche mais national, pourrait-on dire…
Pierre Bergerault
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