Un billet précédent donnait un exemple de système et de la
façon dont il change.En fait, si les organisations sont des systèmes, elles ne
sont pas des systèmes mécaniques. Un exemple analysé dans un de mes livres :
Plus l’entreprise X (additifs de fonderie) réduit ses coûts
(en supprimant des produits et des unités non rentables) plus elle va mal.
Solution ? Commercialiser des produits peu rentables. Miracle ! (Et effet de levier.)
Cercle vicieux ? Les décisions étaient prises en
fonction de la « marge brute » d’un produit. Seulement, en éliminant
le produit, la base de répartition des frais généraux de l’entreprise se
réduit, et la rentabilité des produits restants se dégrade.
Comment peut-on être aussi bête ? disent mes amis professeurs
de contrôle de gestion. Parce que cette modélisation ne traduit pas la réalité.
Un système humain n’est
pas une équation
Dans une ruche, c’est le battement des ailes des abeilles
qui maintient constante la température. Il en est de même dans l’entreprise :
c’est la combinaison des comportements individuels qui fait le comportement collectif. Le mode de décision de cette entreprise est commun aux
entreprises innovantes : elles ont des ressources limitées, et elles
doivent les utiliser au mieux en ne les dédiant qu’à ce qui leur rapporte le
plus.
Si l’on peut représenter ce comportement par une formule
mathématique (la « marge brute »), cette formule ne sert à rien pour
mener le changement, car pour changer le comportement du système, il faut en
recoder toutes les abeilles.
Comment transforme-t-on un système humain, alors ? En
le plaçant dans un environnement qui donne un avantage à ses caractéristiques
propres, non en essayant de les modifier.