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Blessure de l’enfance, l’inceste

Publié le 11 mars 2008 par Yvon Albert
Inceste. Un mot à connotation honteuse et culpabilisante. Une blessure de l’enfance qui trop souvent se perpétue jusqu’à la vie adulte et même parfois jusqu’à la vieillesse. L’Association Internationale des Victimes de l’Inceste offre de l’aide, des ressources, des témoignages et une mine d’informations à ce sujet.
Le Code criminel du Canada définit l’inceste comme suit : « Commet un inceste quiconque, sachant qu’une autre personne est, par les liens du sang, son père ou sa mère, son enfant, son frère, sa sœur, son grand-père, sa grand-mère, son petit-fils, sa petite-fille, selon le cas, a des rapports sexuels avec cette personne. »
Afin de mieux saisir l’incompréhensible et démystifier l’inceste, voici une série de mythes entourant ce traumatisme par Le Centre d’aide aux agressées sexuel d’Ottawa
MYTHE: Certains enfants ont un comportement séduisant et encouragent les activités sexuelles.
RÉALITÉ: Le comportement sexuel chez un enfant indique qu’il a été victime d’un abus sexuel. C’est une conséquence de l’abus sexuel et non la cause. Les adultes qui prétendent qu’un enfant les a «séduits» ont recours à une excuse qui passe sous silence le fait que les adultes sont plus grands, plus forts, disposent de plus d’informations, de pouvoir et d’autorité que les enfants et nous font oublier l’idée ridicule que les enfants puissent forcer les adultes à faire quelque chose que les adultes ne veulent pas faire.
MYTHE: L’enfant n’a qu’à dire «non» et raconter ce qui s’est passé à quelqu’un. S’il ne fait pas, cela veut dire qu’il a consenti à l’abus.
RÉALITÉ: L’enfant n’est jamais responsable de l’abus. Les abuseurs menacent souvent («si tu en parles, je ferai du mal à ta mère») et culpabilisent l’enfant («si tu en parles, ta mère divorcera de moi et ce sera de ta faute») pour forcer l’enfant à garder le silence, mais le silence ne veut pas dire le consentement. L’autre réalité, c’est que de nombreux autres enfants parlent de l’abus mais qu’on ne les croit pas, qu’on les tourne en ridicule et qu’on les punit.
MYTHE: L’inceste ne se produit que lorsqu’une famille est gravement dysfonctionnelle.
RÉALITÉ: L’inceste se produit dans de nombreuses familles considérées comme étant «normales». C’est une raison pour laquelle l’abus n’est pas découvert. Les abuseurs dépendent souvent d’une image «respectable» pour les protéger. Il faut se souvenir que l’abuseur est responsable de l’abus et non les autres membres de la famille. La famille dans son ensemble pourrait avoir des problèmes précédant l’abus ou des problèmes se produisant à la suite de l’abus, mais les problèmes familiaux n’obligent pas un homme à violer sa fille.
MYTHE: Une bonne mère le sait si son enfant est abusé sexuellement et fait tout en son pouvoir pour mettre un terme à la situation.
RÉALITÉ: La plupart des mères ne le savent pas. L’abuseur travaille fort à protéger son secret. Il pourrait saboter la relation mère/enfant pour que l’enfant se tourne moins vers la mère et lui fasse moins confiance. Il pourrait offrir à la mère d’autres explications du comportement ou de la détresse de l’enfant. Les mères qui s’efforcent de protéger leur enfant font face à des obstacles juridiques et sociaux incroyables. On s’attend souvent à ce que la mère accomplisse ce que, ensemble, la police, les tribunaux et le système de services sociaux ne peuvent pas réussir. Puis, on condamne les mères qui ont échoué.
MYTHE: L’inceste se produit rarement.
RÉALITÉ: L’inceste est plus courant qu’on ne le pense. Bien que des statistiques exactes dans ce domaine soient impossibles à établir, les recherches indiquent qu’un enfant sur quatre sera abusé sexuellement, généralement par un membre de la famille ou autre adulte à qui on fait confiance.
MYTHE: Seules les personnes dérangées mentalement abusent sexuellement des enfants.
RÉALITÉ: Les tests psychiatriques révèlent que 97 % des hommes qui commettent un assaut sexuel sur un enfant ne sont pas des malades mentaux. Ils pourraient avoir des problèmes de «personnalité», comme de nombreux hommes qui n’attaquent pas les enfants, mais ils savent exactement ce qu’ils font. Souvent, leurs actions cadrent avec les valeurs de la société qui présente les femmes et les enfants comme étant la propriété de l’homme, des objets à utiliser par l’homme pour sa satisfaction.
MYTHE: Les enfants mentent concernant l’abus sexuel pour obtenir de l’attention ou se venger.
RÉALITÉ: La plupart des enfants ne disent jamais rien à personne. L’idée que les enfants mentent ou imaginent l’abus sexuel protège les abuseurs depuis de nombreuses décennies. Les enfants ne possèdent pas la formation nécessaire pour inventer des histoires d’abus sexuel et n’y sont pas motivés. La notion que les enfants mentent en matière d’abus sexuel ne prend pas en ligne de compte la honte et le secret associés à ce sujet et ne reconnaît pas que la révélation d’un abus sexuel représente rarement une expérience agréable pour un enfant.
MYTHE: Les enfants sont forcés ou manipulés à mentir en matière d’abus sexuel par une mère qui désire se venger.
RÉALITÉ: Quand les enfants parlent d’abus sexuel, ils ne parlent pas seulement avec des mots. Leurs émotions, leurs dessins, leurs jeux et leurs postures, tout cela raconte leur histoire. Les enfants ne peuvent pas mentir sur ce plan. Les mères sont souvent accusées de forcer leur enfant à mentir et révéler un abus sexuel si la révélation fait partie de la bataille pour la garde de l’enfant. La réalité, c’est que la raison de la bataille pour la garde de l’enfant c’est généralement que l’enfant a révélé un abus et que la mère essaie de protéger l’enfant.
Il n’est jamais trop tard pour dénoncer ou débuter le processus de guérison, et ce, malgré le poids des années…
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