1492
Car tu es celle qui demeure à la proue
Mots brandis à la face livide des tempêtes
Tu es celle toujours admirée
Drapée d’écume
Peau vibrante dans les vents contraires
Cœur battant sous la caresse des vagues
Tu es celle toujours attendue
Qui sournoisement apparaît
Disparaît aussitôt
Laissant goût de baiser
Aux lèvres de la mémoire
Tu es dans cet acte d’amour premier
Première nudité entrevue
Premiers velours effleurés
Dans l’émotion d’un soir
De temps suspendu
Tu es femme toujours rêvée
Infinie tendresse offerte
Avec goût amer et salé
Aux lèvres du désespoir
Sitôt tenue entre bras ardents
Sitôt évanouie dans le silence d’un cœur froid
Toujours reste cette trace indélébile
Ce goût de douceur posé sur les lèvres
Toujours est un jardin d’aurore
Où décliner les bribes de nos histoires
A l’ombre de futaies épaisses
Emois cachés aux courbes alanguies d’un destin
Manosque, 16 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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