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LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6

Publié le 18 mars 2012 par Ziril

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6

Nous somme revenus dans la nuit à la bouche du Rio Negro. Pour la dernière journée nous déambulons entre les îles. C’est un de ces endroits du bassin amazonien où l’autre rive est souvent invisible. Je navigue sur une masse d’eau qui représente 20% de l’eau fluvial mondial. Alors si l’on pense à ces chercheurs qui auraient trouvé une rivière souterraine, encore plus volumineuse… Les chiffres deviennent vertigineux !

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6

Le paysage a un peu changé avec des prairies inondées moins d’arbres et des grosses bêtes. Je pique des beaux poissons dans 60 cm d’eau qui filent à toute éclaboussure. Les tucunarés sont actifs même si on n’en croise pas beaucoup… Par contre la faune amazonienne semble s’être passé le mot : Les gringos arrivent ! Show must go on !

Sur le milieu de la rivière les dos des dauphins botos font pschitt par intermittence. Les botos font partie des rares dauphins d’eau douce à la chair couleur rose nouveau né, animal moche mais aussi attachant que ces cousins marins.

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6
Un quart d’heure plus tard, dans un bruit de troupeau, une demi-douzaine d’ariranhas (des loutres géantes amazoniennes) se jettent dans le fleuve. Elles sont facilement 5 fois plus grosses que nos loutres européennes, leur regard est un poil effrayant. Le spectacle est rare puisque à cause de leur fourrure ces mammifères sont en voie d’extinction. On croise aussi des tortues, des papillons mirifiques et gigantesques et encore des martins pêcheurs au bleu étincelant. Des crocs aussi..

Nous voilà retourné dans les poches inondées, a lancer au hasard entre les arbustes. Ednilson s’amuse beaucoup avec des poissons moyens qu’il prend avec des petits leurres plongeants à la nage erratique : en américains on les appelle des twitchbaits.  Le mien vient de se faire exploser par quelquechose qui semble être le peacock du siècle. La canne m’est littéralement arraché des mains, le frein fume, je prends une grosse montée… et mon leurre me revient, la ligne légère.

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6
Jacaré ! Crocodile ! crie Ednilson. Enorme la touche d’un crocodile, quelle violence ! L’animal s’est posé près d’un arbuste, on voit ses deux énormes yeux qui nous fixent. Je lance mon leurre à 20 metres, mais les billes du stickbait font leur travail d’appeau. Le crocodile qui doit accuser les 3 mètres change de cap et file droit vers mon leurre une nouvelle fois… Je dois forcer la récupération pour éviter un drame, l’animal se précipite gueule grande ouverte mais le leurre lui file devant. Ouf !

Il y aura encore quelques heures de pêche, à la mouche et au lancer mais malheureusement il est déjà quasi l’heure de quitter ce paradis reculé. Nous sommes trempés après des heures de barque sous la pluie tropicale. Cette dernière rude et intense matinée, nous rappelle qu’ici la nature est reine. 3 heures de bouillon, le vent, le froid, pas dormir dans la navette qui me ramène fiévreux a Manaus. Je mettrais une semaine à me remettre sur pied.

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6

En rentrant à Sao Paulo je ne trouvais pas Betinho pour lui rendre sa canne. En ce dimanche soir, les bars de la Vila Madalena sont plein de jeunes qui boivent des caïpirinhas mais je suis trop faible pour m’engouffrer dans cette jungle. Je cache la canne et le moulinet tant bien que mal devant la maison de Betinho derrière un pot de fleur, en faisant une petite prière..

Le lendemain alors que je suis dans l’avion qui me ramène en France, je reçois un message de Betinho qui me confirme avoir trouvé la canne et le moulinet / soie planqué dans le pot de fleur. Merci l’international Mouching !

Depuis je ne fais que rêver aux conditions idéales dont tous mes maitres amazoniens m’ont parlé ! Une rivière basse et  peut être des peacock bass pêchables à vue… et là à la mouche on en prend 10 fois plus que les autres, parait il.

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6
Arrivé en France, je vois que tous les magazines français parlent ou s’apprêtent à parler de l’Amazonie*. Ce qui n’arrange pas mon saudade brésilien, le saudade cette tristesse du bonheur, mais c’est encore un autre chapitre.. Le peacock lui mérite sa légende d’abord l’aventure toute entière dans le bassin amazonien qui vous met dans la peau des explorateurs d’autrefois puis le poisson qui est ce trésor convoité, éclatant fascinant de beauté et de nervosité.

Merci à

Ian Arthur de Sulocki pour avoir rendu cette aventure possible.

Nazareno le guide et Ednilson le chirurgien improvisé !

Tout l’équipage du Kalua et les cuisiniers au petit soin pour les français gourmands – saudade du carpaccio de… peacock..

Betinho pour le matos. Vamos juntos próxima vez !

Courtney (qui a supervisé la traduction anglaise)

 

LE MOUCHING AU BRESIL – BARCELOS part.6
Big up

Alexandre Mega Philippe Rovère David Mailland Ryu Mike Katch Cyril  Fleche Jonathan Alban Patrice et tous ceux avec qui j’aurai aimé partagé ça…


* Le magazine Predators a un bon article très complet écrit par Numa Marengo dans son numéro de mars sur une expédition en décembre dernier sur le Kalua. Les magazines Partir Pêcher  & Voyages de Pêche (article de David Maillant qui a aussi pêché sur le Kalua) s’apprêtent eux aussi à parler du peacock dans leurs prochaines éditions. De quoi s’énerver encore un peu..


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