Marseille , le pot aux roses

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L'Edito de Jean-Laurent Bernard

16 Mars 2012

Depuis hier après-midi, oui. Le sénat a levé son immunité parlementaire à la demande du juge marseillais qui instruit les nombreux dossiers dans lesquels apparaissent le nom des Guérini, Jean-Noël et Alexandre. Le président du conseil général des Bouches du Rhône pouvait, via son immunité, gagner du temps pour retarder les questions de la justice. Vous pouvez habiller, enjoliver les choses comme vous le voulez, y ajouter de la présomption d'innocence, il n'empêche, la réalité efface la rhétorique politique et les postures indignées. Cette levée d'immunité signifie que les charges et les doutes à l'encontre de Jean-Noël Guérini sont suffisamment lourds pour que ses pairs sénateurs aient décidé de le remettre totalement entre les mains de la justice. Quittant son statut de protégé pour redevenir ordinaire. Justiciable. C'est une infamie difficile à reconnaître. Dans un pays où les parlementaires sont cramponnés à leur statut et aux honneurs qui l'accompagnent, Jean Noël Guérini doit désormais supporter en plus du reste le redoutable lâchage en rase campagne de ses compagnons socialistes et sénateurs. Le caillou est sorti de la chaussure et devra désormais se débrouiller seul face à ses poursuites judiciaires. Ce n'est pas rien. L'homme était devenu gênant, infréquentable, prié d'éviter François Hollande, le parti socialiste et à présent le sénat où il pourra toujours se rendre mais en n'étant plus tout à fait sénateur. La présomption d'innocence ne résiste jamais à ce déferlement qui finit par déboulonner les statues les plus robustes. De la mise en examen notamment pour association de malfaiteurs à cette levée d'immunité, les condamnations morales pleuvent. Officiellement le président du conseil général est totalement libre à présent pour organiser sa défense et répondre aux convocations du juge. Sans doute survivra-t-il politiquement quelque temps encore mais ses amis marseillais sont d'avantage en service commandé voire obligé qu'en vrais camarades fidèles des jours difficiles. Les illusions qui font partie du pouvoir reposent ce matin au cimetière du temps d'avant. Jean-Noël Guérini est plus seul que jamais. Bref, un homme ordinaire.
Bonne journée.

http://www.valeursactuelles.com/actualités/société/chaudron-marseillais20120308.html