Blood Creek // De Joel Schumacher. Avec Dominic Purcell, Michael Fassbender et Henry Cavill.
Derrière une histoire pas franchement bonne se cache un film d'horreur qui arrive malgré tout à trouver le bon ton pour nous faire peur. Blood Creek est loin d'être une réussite pure, mais dans
le genre, je trouve que c'est une très bonne surprise. Je m'attendais à un film assez mauvais, et surtout quand j'ai lu le pitch en fait qui n'est pas très alléchant effectivement. Mais c'est le
cast et Joel Schumacher qui m'ont convaincu de me lancer. Et je ne le regrette pas. Loin de là. Reprenant certains carcans du genre horrifique, tout en allaitant son histoire d'un passé
historique qu'est le nazisme et ses recherches toujours plus folles en terme d'immortalité, voilà un film qui tente quelque chose. Et le scénario est suffisamment étoffé pour que l'histoire passe
assez bien même si se cache une trame de base très ridicule voire même très drôle. D'ailleurs, les flashbacks qui viennent étoffer le propos futur au début du film sont catastrophiques et j'ai eu
peur, très peur que ce film soit raté. Mais complètement raté.
En 1936, le Troisième Reich envoie à Town Creek, aux États-Unis, l’expert Richard Wirth à la tête du grand projet de recherche en occultisme d'Hitler.
Plus de 70 ans après, Evan Marshall est à la recherche de son frère aîné Victor qui a disparu dans la région. Victor réapparaît la nuit suivante et, sans aucune explication, prend les armes
pour traquer ses ravisseurs. Evan découvre alors que les nazis sont toujours présents à Town Creek...
Et puis je me suis laissé porter par ce que l'on nous raconte car effectivement, petit à petit on découvre un monstre alors que le début nous laissait dans le flou le plus total (notamment la
quête des deux frères, on se demande bien où ils vont, dans quel but, qu'est ce qui va se passer). Le classique de la maison isolée où il se passe des choses atroces ce n'est pas nouveau. Dans
les derniers bons films de ce genre on peut parler de Wolf Creek (à croire que Schumacher a volé une partie du nom) qui est australien. Mais sinon, c'est un genre qui perd de son éclat très
souvent. Plutôt que de porter son horreur sur des dialogues incompréhensible, on laisse les personnages eux aussi dans le flou, ce qui permet de les faire réfléchir et surtout de nous expliquer
un peu mieux ce qu'est cette histoire de soit-disant scientifique, obsédé par une rune qui apporte l'immortalité (d'ailleurs, le rapport entre la rune en elle même et le symbole nazi est très
proche). La dernière image du film laisse curieux : Victor va t-il devenir le nouveau Jeepers Creepers (non, je déconne).
Blood Creek c'est avant tout un rythme haletant du début à la fin, avant même cette histoire bancale qui a bien du mal à trouver chaussure à son pied par moment, et surtout bourrée d'incohérences
les plus idiotes. Le rythme est tellement soutenu par moment qu'on est là, on se mordre la langue, se ronger les parois des joues et les ongles jusqu'à ne plus rien avoir à manger de notre propre
corps. Au fond, Blood Creek c'est l'alliance assez réussie de plusieurs univers que son le fantastique et l'horreur classique. Le mariage se fait avec beaucoup de dextérité. On peut notamment
imputé ça à l'excellent Michael Fassbender en nazi cinglé et puissant, ou encore Henry Cavill en aide soignant qui tente de jouer au héros. Je met de côté Purcell même si ce dernier trouve un
rôle de son acabit dans ce film. Avec Blood Creek on découvre que le talent de Schumacher c'est de faire des bons mais aussi des mauvais films, celui ci est bon, étonnement. Et moi qui voulait
voir un navet, j'ai été bien surpris.
Note : 6.5/10. En bref, un rythme soutenu et haletant pour un film d'horreur classique mais moderne à la fois. Une alliance des gens efficace et un cast au poil, malgré un pitch
bancal...