
Je pensais qu’on pourrait jamais continuer comme ça, à faire semblant de ne pas avoir envie de se sauter dessus à chaque seconde, en ne s’accordant que de petits moments furtifs, des moments qui devenaient vite flous, qu’on confondait facilement les uns avec les autres, tant ces samedis soirs se ressemblaient, tant on buvait d’alcool qui embrumait nos souvenirs de la veille.
Je croyais qu’un jour ça exploserait, que l’un de nous deux dirait c’est fini, on ne peut pas continuer comme ça. Moi parce que j’aurais été jalouse des autres filles, ou parce que je me serais crue amoureuse pour la vingt millième fois; ou toi parce que tu aurais eu peur de te caser, peur d’avoir l’impression de m’appartenir, peur de te livrer.
Un an plus tard, rien n’a changé ou presque. T’as toujours ce petit regard en biais, dont je ne comprends jamais s’il est sérieux ou malicieux; moi je ne cherche toujours qu’à te plaire et j’ai l’impression que tout est comme avant, qu’on est des enfants, moi et ma coquetterie et toi et tes silences. On a pas mûri, on a pas trop évolué, on est ce qu’on est, et j’aime bien ça.
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