Est-ce « la faute » de notre mère si nous sommes petit ou en surpoids ? Son mode de vie durant la grossesse est-il responsable ? Réponse avec cette étude de l'université de Newcastle, cofinancée par le Wellcome Trust et le laboratoire Novo Nordisk, qui a exploré si des modifications épigénétiques de l'ADN soit la quantité de protéines produites à partir des instructions génétiques, in utero, peuvent influencer la taille et la composition corporelle à la fin de l'enfance. Des conclusions publiées dans l'édition du 14 mars de l'édition PLoS ONE qui ne laissent qu'une toute petite influence du comportement de la mère durant la grossesse…sur la taille de son enfant.
Les chercheurs ont d'abord cherché à identifier les gènes qui pourraient être liés à l'IMC dans l'enfance. Les gènes identifiés dans cette première phase de l'étude ont ensuite été évalués dans un second temps, pour vérifier si des ces différences d'activité pouvaient être associées à des variations de l'IMC. Dans cette deuxième partie de l'étude, les chercheurs ont examiné les niveaux de méthylation de l'ADN dans le sang prélevé du cordon ombilical de 178 bébés en prenant part à l'étude ALSPAC. Ces bébés ont été suivis pendant leur enfance sur les mesures de composition corporelle, IMC, masse grasse, masse maigre, et taille à l'âge de 9 ans.
Un gène influençable et influent sur la taille de l'enfant : Dans la première phase de l'étude, les chercheurs constatent que 514 gènes ont différents niveaux d'activité chez les enfants alors âgés de 12 ans, à IMC plus élevé et à IMC plus faible. 29 gènes ont été sélectionnés comme plus significatifs dans ces associations. Parmi ces 29 gènes, 9 présentent des niveaux de méthylation liés à au moins une mesure de la composition corporelle à l'âge de neuf ans. En fin d'analyse statistique, un seul gène est en fonction de son niveau de méthylation associé de manière significative avec une mesure de la composition corporelle. Il s'agit du gène ALPL et ses niveaux plus élevés de méthylation dans le sang du cordon ombilical à la naissance sont associés à une plus petite taille à l'âge de neuf ans. Chaque % d'augmentation dans la méthylation du gène ALPL s'avère lié à une diminution de 0,15% de la taille à l'âge de neuf ans.
Les chercheurs concluent que les niveaux de méthylation de l'ADN dans le sang de cordon montrent une association avec la taille donc la composition corporelle dans l'enfance. C'est donc, à ce stade, un seul lien significatif qui vient d'être identifié -et non une relation de cause à effet- entre la modification d'un gène et la taille et non le poids corporel à la fin de l'enfance. Car les chercheurs n'ont trouvé aucune association entre la modification de l'ADN et l'indice de masse corporelle (IMC).
Source:PLoS ONE, 2012 7(3): e31821 doi:10.1371/journal.pone.0031821DNA Methylation Patterns in Cord Blood DNA and Body Size in Childhood. Accéder aux dernières actualités sur la Grossesse