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La crise du vocabulaire

Publié le 12 mars 2008 par Micheljanva

Elle est surréaliste quand on lit Michel Mathieu-Colas, linguiste de l'université Paris-XIII :

"Beaucoup de mots supposés connus sont ignorés, d'autres sont mal compris (occulter : «examiner», hégémonie : «caractère homogène») ou pris à contresens (concis : «développé», éphémère : «éternel»). On trouverait des exemples analogues dans des copies de ­toute provenance. Et cela n'est pas sans conséquences. Telle collègue du secondaire me racontait qu'un jour, ayant eu le malheur de dire à un élève «Tu es incompétent !», elle avait été accusée publiquement d'injure : l'élève, ne connaissant pas le mot, l'avait mal interprété. Dans un autre registre, les journalistes et les hommes politiques ne mesurent pas toujours les malentendus qui peuvent détourner leurs écrits ou leurs discours : j'ai observé que 25% d'un groupe d'étudiants ne comprenaient pas le mot xénophobie (ou le défi­nissaient mal : «peur de l'enfer­mement»). Quant aux médecins, imaginent-ils qu'un antiseptique puisse servir à «lutter contre les insectes» ? En fait, tous les domaines sont affectés : les lettres, le droit (où la précision du langage joue le rôle que l'on sait), la médecine, jusqu'aux mathématiques (comment résoudre un problème si l'on ne comprend pas tous les termes de l'énoncé ?). Devant cette situation, il est urgent de réagir. À partir d'un certain degré, la communi­cation est brouillée et l'on ne se comprend plus."

Michel Janva


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