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Assama : "Il n'y a rien à manger ici"

Publié le 19 mars 2012 par Cmasson

"L’enfant était très malade, c’est pourquoi je suis venue ici après être allée au centre nutritionnel ambulatoire à côté de chez moi. Mon fils de 8 mois, Ousmane, n’avait pas d’appétit, il avait beaucoup maigri. Il toussait et vomissait beaucoup" En effet, Ousmane ne fait que 4 kilos pour 61 cm, quasiment le poids d’un enfant à la naissance alors qu’il a déjà 8 mois...

  "J’ai deux autres enfants, grâce à Dieu, ils vont bien. Nous sommes des cultivateurs de céréales mais cette année... il n’y a eu aucune récolte. Mon père nous donne un peu d’argent, mais les prix ont tellement augmenté que ce n’est pas suffisant. Un petit sac de maïs avec de quoi manger pour une journée coûte aujourd’hui 750 Francs CFA (1.15€). Avant, cela coutait 500 FCFA (0.75€). Cette hausse des prix est vraiment problématique. Tant qu’on ne trouve pas d’argent, on ne mange pas. Du coup, je tresse des nattes en paille que j’essaie de vendre au marché : il faut une semaine pour tresser une natte, que j’arrive ensuite à vendre 600FCFA au marché. Cela ne fait même pas de quoi acheter un petit sac de maïs"   "Il n’y a rien à manger à Senet, du coup je n’ai quasiment pas de lait pour Ousmane que j’allaite et il devient malnutri. C’est ça le problème. On est dans la souffrance ici. J’ai du mal à imaginer comment vont se passer les prochaines semaines..."   Ils sont une trentaine d’enfants ce jour-là dans ce centre nutritionnel thérapeutique qui accueille les enfants malnutris présentant des complications médicales et nécessitant une hospitalisation. Dans les 20 centres nutritionnels ambulatoires que soutient ACF dans la région, au mois de février, ce sont plus de 1900 enfants qui ont été admis pour recevoir un traitement contre la malnutrition aigüe : un chiffre qui a presque doublé par rapport au mois de janvier et triplé par rapport aux mois de novembre-décembre. Une véritable crise nutritionnelle a débuté dans le Kanem, qu’Ousmane et sa maman Assama subissent de plein fouet comme près de deux millions de Tchadiens.   "Pour Ousmane, ça commence à aller mieux : il ne vomit plus et commence à retrouver de l’appétit. On lui donne régulièrement du lait et l'on prend soin de lui"   Face aux difficultés d’accès à la nourriture dans la région pour les familles les plus vulnérables, ACF souhaite également lancer au plus vite des distributions alimentaires, en complément des programmes nutritionnels, afin de limiter le nombre de personnes tombant dans la malnutrition aigüe.

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