Jour de gloire hier pour Jean-Luc Melenchon, le meilleur tribun de cette présidentielle qui monte inexorablement dans les sondages. En effet, après un meeting de folie à la Bastille ou il a réuni 120 000 personnes venues l'écouter et le rejoindre dans la reprise de la Bastille, il a eu droit à 2 heures d'interview avec Olivier Mazerolle sur BFM TV, avant la consécration du 20 heures de Fance 2 ou il était l'invité de Laurent Delahousse.
Qu'on aime ou pas le personnage et ses idées, force est de reconnaitre le talent de ce tribun hors du commun qui n'a peur de rien ni de personne pour éructer ses idées souvent iconoclastes.
Bien entendu, je ne partage pas les idées de ce Georges Marchais moderne qui, visiblement prend son pied à briller sur les estrades ou sous les feux de la rampe; on a d'ailleurs du mal à le croire quand il affirme qu'il a en horreur le culte de la personnalité, tant il aime se mettre en avant.
Ceci étant dit, je dois reconnaitre que Mr Melenchon propose des idées originales, dont certaines sont d'ailleurs reprises par les candidats mainstream, comme celle de taxer les nationaux français ""exilés à l'étranger pour fuir le fisc, que Nicolas Sarkozy a repris à son compte (en tous cas le temps de la campagne)....
Hier, je l'ai entendu proposer un renversement d'alliance en faveur des pays émergents et plus particulièrement de la Chine, ce qui correspond à mon souhait de voir la France se positionner comme le meilleur ami de ce pays en Europe. Car si l'Angleterre restera toujours l'ami privilégié des Etats Unis d'Amérique, je pense que la France a tout à gagner à se rapprocher de l'Empire du Milieu.
Ce que je regrette cependant, c'est que Mr Melenchon fait, pour son bénéfice personnel, croire au miroir aux alouettes, de la même façon que le fait Marine Le Pen, à l'autre extrème du spectre politique.
Et ce qui est inquiétant, c'est qu'avec son discours brutal, "insurrectionnel", il séduit de plus en plus de Français, ce qui démontre le désarroi qui traverse les classes populaires, au premier rang desquels les ouvriers. Une preuve de plus, si besoin en était, de ce que la disqualification des élites est en train de créer dans ce pays. Et cela n'augure rien de bon pour la suite, car, quel que soit le vainqueur des élections, cette situation "insurrectionnelle" ne lui facilitera pas la tache, d'autant plus que des réformes douloureuses nous attendent.
Il devient urgent que les leaders des grands partis prennent la mesure des attente du peuple et qu'ils combattent les extremismes, de gauche comme de droite, plutôt que de leur laisser chaque jour prendre plus de place sur l'échiquier politique