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19 mars : réalisons enfin le rêve de paix d'Albert Camus.

Publié le 19 mars 2012 par Philippemeoule

alger.jpgPeu de mes amis blogueurs abordent ce sujet. Encore en 2012, l'Etat interdit à ses représentants (police, gendarmerie, pompiers, préfets), d'assister à la commémoration du 19 mars 1962, date pourtant officielle de la fin des hostilités en Algérie, alors que 82% des français pensent que cette date doit être honorée. Dont acte.

Elu dans ma commune de Gisors, entre autre aux Anciens combattants, je serai demain (pour des raisons techniques, c'est le 20 et non le 19 mars), à leurs côtés pour célébrer le 50ème anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. Les gouvernements successifs, y compris ceux de Mitterrand n'y dérogeront pas. Mais rappelons-nous Mitterrand durant cette période. Le conflit qui perdure quant à la date de cette commémoration est bien à la hauteur de l'ineptie de ce qui fut appelé trop longtemps "les événements", et qui n'était rien d'autre qu'une guerre coloniale issue de notre Histoire. C'est ainsi.

Cette affaire de date est tragique et malheureusement, je n'y vois pas d'issue. L'avenir permettra peut-être de trouver un "modus-vivendi", qui ne saurait être amalgamé au 11 novembre, comme le souhaite notre actuel président, autour d'un "mémorial day".

Notre mémoire collective, celle qui nous autorise aujourd'hui à vivre, penser, parler, écrire, s'opposer, celle qui nous permet d'être franchement de droite ou franchement de gauche, bref, ce qui fonde notre démocratie, ne peut s'amalgamer ! Elle doit perdurer et faire montre de pédagogie pour nos enfants et petits enfants.

Nos monuments aux Morts sont un pan incontournable de l'avenir de notre République. Sauvegardons-les précieusement et intelligemment. N'oublions pas, n'oublions jamais que notre Histoire est notre Avenir.

(Source : Cidefe, Jean Claude Mairal) 
Il y a 50 ans, le 18 mars 1962, les accords d’Evian mettaient fin officiellement à la guerre d’Algérie, à 92 mois d’horreur, de sang, de larmes et de destructions. Une guerre effroyable, qui tarda, pour le moins à dire son nom, aux multiples drames sur les deux rives de la Méditerranée.

En Algérie, aurait pu se réaliser le rêve d’Albert Camus d’une Algérie plurielle, (le mythe de Sisyphe ?)libre et pacifique.
Alors que nous célébrons le 50ème anniversaire des accords d’Evian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962, n’est-il pas temps de sortir des non dits de l’Histoire, de regarder celle-ci en face et de solder les contentieux de ce passé douloureux et traumatique entre les deux pays ? N’est-il pas temps d’effectuer l’indispensable devoir de mémoire, respectueux de toutes les victimes, pour enfin se tendre la main entre les deux rives de la Méditerranée et construire une nouvelle page des relations franco-algériennes faites de confiance, de fraternité et de coopération.

Drame en premier lieu pour le peuple algérien, le plus durement touché, qui a vu plusieurs centaines de milliers de civils périr sous les bombes, les exécutions et les attentats, pendant que des dizaines de milliers d’autres étaient blessés dans leur corps et leur âme par la torture, les viols et les combats, et que 160 000 combattants, jeunes pour la plupart, de l’armée de libération nationale furent tués. Ajoutons à cela 2 millions de déplacés et 8000 villages et hameaux rasés et l’on a un tableau pour tout un peuple, des ravages causés par cette guerre.

Drame aussi pour ces Algériens qui avaient choisi de combattre aux côtés de l’armée française et qui furent lâchement abandonnés par le gouvernement français. 80000 d’entre eux furent exécutés dans les semaines qui suivirent l’Indépendance. Quant à ceux qui eurent la chance de se retrouver en France, ils furent parqués dans des bidonvilles.

Drame pour ces Français d’Algérie, que l’on appelait "pieds-noirs", dont l’immense majorité était fonctionnaires, ouvriers, petits commerçants et artisans et qui furent contraints, après que plusieurs milliers d’entre eux furent tués dans les attentats et autres actes de guerre, de quitter ce qui était depuis plus d’un siècle, la terre de leurs ancêtres. 800 000 d’entre eux rejoignirent la métropole sans recevoir l’aide et l’accueil qu’ils auraient mérités.

Drame pour une jeunesse française, envoyée vers une guerre qui n’avait pas de nom, où 25000 d’entre eux périrent, 65000 blessés et un grand nombre gardant des séquelles psychologiques indélébiles.

Drame pour le peuple français, héritier des idéaux de la Révolution française, qui a vu, quelques années après s’être libéré du joug pétainiste et nazi, s’écrire une des pages les plus sombres de son histoire et subir les contrecoups d’une guerre dont il ne voulait pas : jeunesse sacrifiée, attentats de l’OAS, ratonnades,censure, répression sanglante du 17 octobre 1961 et de Charonne le 8 février 1962, etc.


Certes, il y a la bataille de chiffres dans chaque pays sur le bilan de la guerre, certes un des peuples, le peuple algérien, a le plus souffert, mais au-delà, il y a la mort et la souffrance qui ont frappé des millions d’êtres humains et qu’il faut avoir le courage de reconnaître. Comme il faut reconnaître la responsabilité de celles et de ceux, les politiques en premier lieu, qui, aveuglés par l’idéologie colonialiste, n’ont pas vu ou pas voulu voir l’émergence, à la sortie de la seconde guerre mondiale, d’un formidable espoir de liberté et de dignité parmi les peuples des colonies dont de nombreux fils sont morts en combattants pour la France.


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