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CHANGEMENT CLIMATIQUE: Comment prendre les devants ? – InVS-BEH

Publié le 20 mars 2012 par Santelog @santelog

Alors que plus d'une vingtaine de laboratoires élaborent de nouveaux scénarios climatiques pour le Giec, de nombreux défis scientifiques et méthodologiques restent à relever pour élaborer des réponses par anticipation sur le plan sanitaire. Cette édition du Bulletin hebdo de l'Institut de veille sanitaire s'est donc livré à un exercice difficile pour tenter de dépasser les grandes incertitudes sur la nature et l'ampleur des modifications climatiques et sur leurs conséquences environnementales et cerner leurs conséquences sanitaires prospectives voire spéculatives, des mots mêmes des auteurs. Quelques scenarii nous sont néanmoins proposés.


CHANGEMENT CLIMATIQUE: Comment prendre les devants ? – InVS-BEH
« Il faut donc prendre les devants », écrit en préambule, Alexandre Magnan, Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), Sciences Po, Paris et pouvoir entrevoir jusqu'aux connexions « aux réalités d'un service de santé dans un hôpital donné, des administrations sanitaires et sociales, des activités d'une ONG humanitaire,… ». Les études présentées ici vont de l'augmentation des températures moyennes liée à une baisse de la mortalité dans l'hémisphère Nord, sauf en cas de canicule exceptionnelle à l'augmentation du nombre d'épidémies en Europe au cours des dernières décennies, un phénomène corrélé à une plus forte variabilité climatique.


Le cas de l'évolution des températures et du taux de mortalité : Alors que nous nous adaptons spontanément aux évolutions des températures en fonction des températures moyennes locales que nous supportons habituellement, les chercheurs, suggèrent à partir d'une analyse de la littérature, qu'il semble peu probable que la mortalité hivernale diminue, en Europe et aux Etats-Unis, avec l'augmentation des températures.


L'interaction entre 3 facteurs de risques principaux saison-froid-maladies infectieuses, ne permet pas d'attribuer clairement un taux de mortalité au froid seul. Des méthodologies innovantes devront être développées pour étudier la relation entre la température et la mortalité.


Le cas des événements climatologiques extrêmes : Alors que les scientifiques s'accordent sur une recrudescence de ces événements extrêmes avec le changement climatique et sur la nécessité de les anticiper, là encore, des études épidémiologiques et sociologiques complémentaires sont nécessaires pour identifier les nouvelles formes de vulnérabilité et les mesures de prévention adaptées. La surveillance devra se faire plus réactive, face aux tempêtes, aux inondations…et ciblée sur des groupes de population pré-identifiés. Par définition, il s'agit d'événements imprévisibles, sauf à très court terme, avec des scenarii possibles extrêmement variés, tant sur leur intensité que sur les conséquences possibles. Là encore de très nombreux acteurs devront être mobilisés pour répondre de manière adaptée aux modifications de la situation

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et s'enrichir des retours d'expériences successifs.


Le cas de l'augmentation des maladies infectieuses : Là encore, parmi les facteurs évoqués, ceux associés au changement climatique. Sur la période 1950 à 2010, les auteurs recensent 114 maladies infectieuses épidémiques réparties dans 36 pays et confirment l'augmentation quasi-exponentielle du nombre de maladies infectieuses épidémiques au cours des dernières décennies.


L'effet de l'Oscillation Nord-Atlantique (NOA, North Atlantic Oscillation) un indice de la variabilité climatique en Europe s'avère corrélé aux variations de 11 maladies infectieuses comme les fièvres hémorragiques à hantavirus, la tularémie, les fièvres Q, la trichinose ou les maladies infectieuses gastro-intestinales à bactéries ou à virus. Les principaux facteurs de risque identifiés, biodiversité, variabilité climatique, niveau de développement, maladies infectieuses humaines vont permettent à la fois d'établir des niveaux estimés d'exposition aux épidémies et d'identifier des leviers pour réduire les conséquences de celles-ci.


La surveillance sanitaire devra donc s'adapter pour anticiper les menaces émergentes, les impacts sanitaires du changement climatique à long terme et hiérarchiser les priorités de prévention. L'interdisciplinarité sera de plus en plus de mise, les réponses aux risques émergents impliquant la réunion de l'ensemble des connaissances scientifiques disponibles à ce jour.


Source : InVS-BEH  20 mars 2012 / n° 12-13


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