Il a trouvé, comme souvent, les mots justes, la mise en
perspective pertinente. Plutôt que de longs discours sur l’analyse qui peut être faite des trois tueries qui ont touché Toulouse et Montauban ces derniers jours, je vous invite à
écouter la chronique Géopolitique de Bernard Guetta ce mardi 20 mars sur France Inter. Ou il
rappelle, notamment, que toutes les victimes ont un point commun : elles appartiennent à des minorités historiquement la cible des assassins et idéologues d’extrême droite : juifs, maghrébins,
musulmans, noirs.
La réaction de la «classe politique» reste pour, l’heure, très digne – y compris celle de Marine Le Pen, à cent lieues de ce qu’aurait pu éructer son
père en pareille circonstance, ce qui n’obère évidemment pas les compromissions antisémites est les propos haineux de la candidate FN à la présidentielle. Ceux qui distillent en permanence des
discours racistes ont toujours une part de responsabilité historique lorsqu’un homme convaincu de ces thèses passe à l’acte.
Mais face à un tel drame, c’est l'attitude de Nicolas Sarkozy et de la droite dite «républicaine» qui est le plus à craindre. Souvenons-nous de
l’affaire Paul Voise entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002 dont la droite, de Chirac à Montillot, fit ses choux gras sans vergogne ; ou encore de la tuerie de la grotte
d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie quelques années auparavant. Je n’ai, pour ma part, aucune confiance en l’UMP en général et en Nicolas Sarkozy en particulier quant à ses capacités à résister à la
tentation d’instrumentaliser ces drames. Et à ce dangereux jeu-là, la droite sera toujours plus forte que la gauche, globalement attachée à une plus grande éthique politique.
>> Ecouter la chronique de
Bernard Guetta