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Prélèvements d’ADN pour les criminels, pas pour les délits d’opinion !

Publié le 20 mars 2012 par Mister Gdec

Prélèvements d’ADN pour les criminels, pas pour les délits d’opinion !Demain matin, à 9H00, l’ami désobéissant Xavier Renou est convoqué au Tribunal de Senlis pour répondre de ce qui est considéré en France comme un délit, là où nous sommes nombreux à y voir un acte de défense de nos libertés fondamentales : il a refusé de se prêter à un prélèvement d’ADN, après François Vaillant, déboulonneur,  Xavier Mathieu, syndicaliste des ex-Conti, des Faucheurs Volontaires d’OGM et bien d’autres.

Je n’oublie pas que c’est la République qui a commencé, dans les années Trente, à ficher ses étrangers et ses opposants, et que lorsque Pétain est arrivé au pouvoir, tout était prêt pour la machine totalitaire. Parce que l’on n’est jamais sûr de l’avenir, et que je suis inquiet de l’évolution actuelle de notre société, je refuse de donner mon ADN et encourage  tous les militants de la liberté à faire de même, afin de rendre inapplicable cette loi scélérate. »

Voilà ce qu’écrit Xavier Renou, ce que lui dicte son devoir de mémoire et d’alerte, inquiet tout comme nous autres du développement du Fichier des Empreintes Génétiques (FNAEG). Il est important de savoir que celui-ci a déjà fiché, depuis 2003 plus de 2 millions de Français qui ont fait l’objet d’un prélèvement ADN, en garde-à-vue (donc alors qu’elles étaient encore présumées innocentes) ou après une condamnation, même bénigne ou strictement politique (de désobéissance civile).

Pourtant, il est scientifiquement démontré que cette méthode de prélèvement ADN peut receler de dangereuses conséquences pour nos libertés fondamentales, et être potentiellement utilisé à de toutes autres fins que celles qui ont procédé à sa création. Au départ, en effet, ce prélèvement d’ADN devait servir selon le gouvernement à dépister des assassins, des pédophiles, des auteurs de crimes odieux, donc être utilisé dans des cas extrêmes, ce que nul ne saurait remettre en cause. Cependant, ce dont il est question ici, c’est de la généralisation de cette méthode, utilisée pour de simples délits d’opinion, comme c’est le cas ici, portant ainsi gravement atteinte, sous cette menace, à la liberté d’expression, pourtant garantie par la Constitution.

Selon Xavier Renou, le philosophe Giorgio Agamben évoque à ce sujet « une politique qui revient à ”pré-mâcher le travail d’une dictature”, il explique : « Je considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être ainsi banalisé. » Je ne peux que souscrire à cette analyse, dont il me semblerait inquiétant pour l’avenir de notre démocratie de voir négligée.

Aussi, fort de ces constats moraux, et des objections à caractère juridique et scientifiques que cette méthode soulève, les désobéissants ont donc décidé de déposer plusieurs Questions Prioritaires de Constitutionnalité (QPC) au Tribunal. Nous saurons demain si celles-ci seront transmises à la Cour de Cassation, ou si Xavier sera purement et simplement condamné à une peine de prison et à une lourde amende.

Pour ceux et celles qui souhaitent et peuvent lui apporter leur soutien :

Audience mercredi 21 mars à 9h à Senlis (60).

Pour s’y rendre :

TER Picardie au départ de la gare du Nord, à Paris, arrêt Orry-la-ville / Coye la Forêt
puis navette pour Senlis, arrêt Tribunal. ou : RER D arrêt Orry-la-ville/Coye
la Forêt puis navette pour Senlis, arrêt Tribunal.


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