On a sauvagement tué des enfants, dans une école. On a froidement assassiné au simple motif que l’autre est différent. Ce n’est pas une communauté ni même la France qu’on a attaqué, c’est l’humanité toute entière.
Depuis quelques temps, on a considérablement baissé la garde. Une classe politique dite décomplexée a laissé se propager des petites phrases qui finissent par banaliser une xénophobie jusque la cantonnée à quelques petits groupuscules. Un verrou a incontestablement sauté. Dire qu’on va sans aucune honte jusqu’à différencier l’origine des français… On n’a rien retenu de l’Histoire, et on vient ensuite jouer les vierges effarouchées devant l’horrible spectacle. C’est immonde, c’est criminel.
Je ne peux me réduire au silence. Je n’ai qu’envie de crier, comme Gabriel, Arieh et Myriam aimaient certainement le faire, dans la cour de récréation. Comme j’aimerais les entendre encore, avec Jonathan, Abel, Mohamed et Imad…
Et maintenant, j’essuie mes larmes, et je me tais, pour la journée.