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Du « rififi » chez Ferrari

Publié le 20 mars 2012 par Khymo1 @actumoteurs
Du « rififi » chez Ferrari

© Ferrari

La scuderia Ferrari a quitté Melbourne avec 10pts au compteur, la tête baissée et les oreilles tombantes. Encore que les Rouges doivent bien dire merci à Fernando et une jolie 5ème place, compte tenu du matériel dont il disposait. Hier soir, on évoquait chez Eurosport une nouvelle rumeur faisant état du fait que si Massa ne redressait pas la barre, ce dernier pourrai déja être remercié en cours de saison. (Ferrari n’a jamais fait dans la dentelle, même en 1991, lorsqu’ils dégagèrent Alain Prost, alors au sommet, pareil avec Arnoux …) Il y a un paradoxe étrange au sein de la Scuderia; la F2012 est pourtant ultra dominatrice sur certaines techniques MAIS du fait de sa complexité, cette monoplace est quasi impossible à piloter sans « s’arracher un minimum », et du coup, d’un écrin de technologie, elle devient une brique rouge sur roulettes, inefficace.  Alors, c’est une monoplace qui pourrait surprendre, sur des tracés atypiques comme Monaco, la Hongrie éventuellement, mais qui, si les problèmes aéros ne sont pas résolus, pourrait bien perdre beaucoup sur des pistes comme le GP d’Allemagne, la Chine ou Spa.

On a pu remarquer lors des essais de pré-saison ainsi que vendredi dernier que sur sol humide, c’est pire: a chaque réaccélération, le train arrière part en crabe tout de suite, alors que virtuellement, la motricité est bonne.. Mais anéantie par les effets aéros, la voiture semblant alors manquer d’adhérence, presque en pleine ligne droite. Cela me rappelle une des premières Jordan, à l’époque ou Barichello était un rookie. La même chose: Une voiture au potentiel robuste, mais à la copie finale de travail toute entachée par d’interminables problèmes aérodynamiques..

Du reste, chez la Scuderia, certains commencent déja à regretter l’extraordinaire talent de manager de Jean Todt, et d’autres baissent les yeux et répondent:

Stefano Domenicali: “Clairement, on est pas content, même si on signe un « top5″. A la rigueur, le résultat de Fernando est positif, encore une démo flamboyante du talent de ce pilote vraiment exceptionnel. Le mauvais dimanche de Felipe est une conséquence directe du travail engagé le samedi: La balance sur son set-up de la voiture n’était pas finalisée, et avec la F2012, il l’a payé cash.(…) La perf de Fernando montre qu’on était pas loin de la tête, mais pas à notre niveau, plutôt à celui de Williams, surtout Maldonado, qu’il devait surveiller constamment du bout des rétros. Maintenant, j’aimerais souligner les bonnes tenues du team des mécanos: Aux arrêts au stand, on a la meilleure moyenne, on est les plus rapides, c’est le fruit de longs mois d’efforts. Maintenant, je sais qu’il va falloir augmenter le niveau de performance de la voiture, en canalisant sa trop grande agressivité, utile au démarrage, mais qui fatigue les pneus en course. Et on manque en vitesse de pointe.”

Fernando Alonso: “On savait que ça allait être une course difficile et ardue. Je suis content, parce que j’ai réussi à ramener un pécule de points à la maison. J’ai bien géré le départ, j’ai doublé, et il y a eut un combat de fou avec Pastor (Maldonado avec une Williams Renault NDLR), quand j’ai vu qu’il s’était sorti de piste, j’ai soufflé un « ouf » de soulagement dans le micro… J’étais moins rapide, il m’aurait dépassé. C’est vraiment « chien » pour lui, finir une course sur pépin technique, il a très bien couru.(…) Là, je sais maintenant qu’il va falloir travailler énormément. Rattraper le retard pris sur RedBull et MacLaren;  mais aussi Mercedes et Lotus. On doit aussi « creuser » avec Sauber. Il y a beaucoup, beaucoup à faire. La semaine prochaine, en Malaysie, ce sera le vrai baptême du feu, c’est un circuit barbare sur les freins et les gommes. On va bosser en attendant Vendredi.”

Felipe Massa: “Cela aura été un week end sombre pour moi.. Déja samedi, j’ai souffert comme un malade à cause de la « balance » de la voiture. J’ai souffert de dégradation des pneus, la première fois dès le 4ème tour!(…) Dimanche, j’ai pris un bon départ, je pensais finir aux petits points… On a avancé mon premier pit stop, mais au second mes soucis sont revenus quasi tout de suite. Que ce soit les Softs ou les Medium, j’ai peiné. Nous devons travailler pour comprendre ce phénomène, moi encore plus, car cela le fait essentiellement sur ma monoplace.(…) Le contact avec Bruno ? Bof, c’est un incident de course, rien de plus, ça arrive, j’étais focalisé sur une Toro Rosso, et voilà, ça c’est produit comme ça, c’est la course.”

Pat Fry: “De ce que j’ai vu ce week-end… Notre course était globalement plus satisfaisante que les essais de qualifications. Dimanche, Fernando a mené encore une fois, une course « sensas ». Felipe? Bah… On va devoir essayer de comprendre sa F2012, pourquoi elle n’a pas fonctionné du tout du week-end, on en tirera les conséquences qu’il faut et essayer de résoudre cette ombre au tableau. Les deux ont fait un très bon départ, on sait que notre voiture est forte dans ce domaine, ils ont eu aussi une bonne intelligence de piste, surtout au « mini » carambolage du premier tour, les retardataires étaient durs à doubler, ça fausse un peu notre télémétrie… Maintenant, il est clair que l’on est pas au niveau des « bests » teams, et une nouvelle tâche d’ampleur approche: Il va falloir adapter notre véhicule aux concepts difficiles du circuit de Sepang.”

C’est peut-être là le véritable point véridique de cette première course, c’est que Ferrari, bien qu’ayant pondu une voiture, qui, à mon sens, est très certainement une des deux meilleures, mais qui, en ayant certainement présumé de la complexité de cette dernière, aura eu l’effet inverse de celui escompté: Elle est extrêmement difficile à piloter, et n’est donc clairement pas au niveau de l’élite, sans toutefois être totalement out, grâce aux qualités initiales de cette dernière et à un pilote, qui est certainement le meilleur du plateau à l’heure actuelle. Car à voiture égale avec Vettel, il y ait fort à parier que Fernando peut viser le nombre 4, certainement plus réaliste que celui de 8 pour Vettel, qui malgré un talent certain ( On ne bat pas le record de pôles en une saison comme cela ) manque de l’expérience du tonitruant et gentleman driver Alonso.


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