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Seedrs, le capital d'amorçage 2.0

Publié le 20 mars 2012 par Patriceb @cestpasmonidee
Seedrs Le modèle du "peer-to-peer" (ou P2P, c'est-à-dire "de pair à pair") continue à étendre son emprise dans le secteur financier : après les prêts-emprunts entre particuliers, le financement des entreprises et le capital risque, le nouveau bastion auquel s'attaque Seedrs, au Royaume-Uni, est le capital d'amorçage.
L'idée à l'origine de la création de Seedrs, qui a déjà reçu un agrément conditionnel de l'autorité financière britannique, est simple et prometteuse : pour l'entrepreneur qui souhaite lancer son entreprise, le capital initial, souvent modeste (inférieur à 100 000 GBP), est le plus difficile à trouver. A l'opposé, pour un particulier, il est relativement difficile d'investir de petits montants dans une jeune pousse, que ce soit pour se constituer un portefeuille "dynamique" ou pour aider un ami ou un parent. Et c'est ainsi qu'une multitude de bonnes idées sont abandonnées chaque année...
Adoptant une approche désormais classique pour ce genre de problématiques, Seedrs propose "simplement" de rapprocher les entrepreneurs en herbe et les investisseurs potentiels avec un plate-forme en ligne qui permet aux premiers d'exposer leur projet, leur besoin de financement et les conditions offertes et aux seconds de participer au capital des entreprises en construction, à partir de 10 GBP.
Seedrs
Les fonds investis sont versés à Seedrs qui ne réalise l'opération d'amorçage que si l'intégralité du capital demandé est collecté (dans le cas contraire, les participants sont intégralement remboursés). En échange de l'argent apporté, c'est Seedrs qui va détenir les parts de l'entreprise qui en a bénéficié. La société s'engage alors à conserver ces actions jusqu'à leur vente éventuelle, transmettant aux investisseurs tous les dividendes versés et le produit de la cession finale, prélevant une unique commission de 7,5% sur les profits réalisés, le cas échéant.
La présentation officielle de Seedrs a eu lieu à l'occasion du London Web Summit mais la startup n'a pas encore réellement commencé à opérer : elle doit d'abord se capitaliser elle-même pour répondre aux exigences réglementaires. Le démarrage, attendu avec impatience, devrait néanmoins intervenir avant l'été.
Par rapport à d'autres approches de crowdfunding, celle-ci me semble particulièrement intéressante parce que, comme les pionniers des prêts-emprunts en P2P, elle vise non à offrir une alternative compétitive à des solutions existantes mais plutôt à combler une lacune dans les modèles financiers existants (ici le capital d'amorçage). Une démarche constructive de ce type est toujours plus séduisante... et potentiellement plus disruptive !

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