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"Guy Walks Into a Bar" (Justified - 3.10)

Publié le 24 mars 2012 par Shoone

Justified: 3.10 Guy Walks Into a Bar



Chapeau bas à Neal McDonough. C'est de circonstance. En début de saison, j'espérais seulement qu'il fasse un bad guy correct et finalement, il se révèle, certes dans un autre style, tout aussi magistral que Margo Martindale. Un vrai tour de force. McDonough impose ici définitivement Quarles comme un fascinant et impressionnant monstre. Il ne marque pas beaucoup de points dans sa bataille contre Boyd et Raylan, mais ses défaites sont ce qui précipite sa déchéance qui donne justement vraiment à voir le potentiel du personnage et contribue à creuser son portrait. Le désespoir et la tentation de l'oxy,  l'aident ainsi à apparaître plus humain mais c'est surtout son accueil au frère endeuillé d'une de ses victimes et le récit sur son enfance qui le rendent émouvant. Il n'en reste pas moins un monstre et garde un côté incroyablement imprévisible comme s'attachent à le montrer ses menaces à Raylan lors de leur nouvel intense confrontation dans le bar mais aussi l'hallucinant cliffhanger le révélant prêt à s'en prendre sexuellement au jeune frère endeuillé. Twist extrêmement osé, même pour du câble je trouve, le jeu dérangeant et magnétique de McDonough le fait parfaitement fonctionner et fait de Quarles un être hors normes et instable qui rend le récit d'autant plus palpitant.

Parmi les facteurs de la descente aux enfers de Quarles, il y a bien évidemment l'échec de son pion, le shérif Napier, aux élections locales. Celles-ci marquent clairement le retour en force dans la partie de Boyd qui s'investit intensément dans la campagne de son poulain pour les élections. C'est alors à un Boyd loyal et protecteur qu'on a droit, donnant à voir la part plus humaine de lui qui me le rend, personnellement, d'autant plus attachant. Mais ce qu'il y a d'intéressant aussi dans sa participation à la campagne c'est son côté plus stratégique. A la différence de Quarles, il garde la tête froide et arrive à ses fins avec beaucoup plus de subtilité, sans violence et dommages collatéraux. Par contraste, cela met d'autant plus en évidence la folie de Quarles. Le tout inscrit aussi Boyd dans une dynamique ascendante, l'imposant à nouveau comme un adversaire à prendre au sérieux.

Raylan de son côté est préoccupé par la possible libération de Dickie et le témoignage qu'il doit effectuer pour l'empêcher. L'intrigue donne l'occasion de retrouver le staff de la branche judiciaire dont le procureur Vazquez et le juge Hammer, que je suis toujours heureux de revoir pour un peu de continuité et d'humour. Le problème Dickie m'est sinon apparu surtout intéressant pour les difficultés et ressentiments qu'il cause à Raylan. Il n'y a pourtant rien d'insurmontable et de plus monstrueux dans le jugement de Dickie que dans les autres épreuves que le marshal traverse d'habitude mais le fait est qu'il n'est pas des plus doués pour les discours en public. Sachant en plus que Dickie est - pour rappel - le meurtrier de la tante de Raylan, on peut imaginer qu'il soit d'autant plus contrarié dans la tâche qui s'impose à lui. Le tout prête finalement pas mal à rire avec Art qui ne se prive pas de quelques remarques sur la situation, Raylan qui échoue à trouver un autre témoin et se fait bien avoir par une vieille sénile ou surtout la déclaration du marshal au tribunal qui ne sert finalement à rien. L'intrigue ramène aussi une vision d'un Raylan imparfait, faillible qui avait été un peu absente cette saison. De mon point de vue, ça ne fait que du bien au personnage en l'aidant à rester proche de son audience. Dans le même temps, on sent par ailleurs un Raylan de plus en plus détaché, qui n'a plus rien à perdre, en le voyant coucher avec le premier flirt venu et n'hésitant pas à s'opposer à Quarles. Ce qui me plaît aussi, car face un Quarles de plus en plus déchaîné, il vaut mieux qu'il n'y ait rien pour retenir Raylan afin d'offrir un affrontement digne de ce nom.

Enfin, le point sur le camp Limehouse. Il continue de s'assurer un contact avec tous les opposants, ce qui lui assure toujours un certain potentiel mais ne prend aucune initiative. Heureusement, pas le temps de m'ennuier, on ne s'attarde que brièvement sur lui. L'une des quelques séquences qui lui est dédiés est toutefois plutôt prometteuse pour la suite, suggérant l'inquiétude suscitée par la libération de Dickie, qui pourrait revenir chercher son argent. J'espère bien que ce sera le cas, histoire d'enfin forcer ce cher Limehouse à se bouger et se montrer plus agressif.


En conclusion, Guy Walks Into a Bar ou un nouveau classique de Justified. Intense, complexe, fun et humain, il a toutes les qualités qui font de la série une oeuvre aussi géniale. Il offre aussi des portraits de personnages des plus soignés, véritablement épaissis et toujours brillament incarnés par les acteurs. Bravo encore à Olyphant et McDonough, épatants de charisme et de justesse. L'opposition de leurs deux personnages ainsi que leur actuelle évolution, de plus en plus violente et imprévisible, accélère aussi la montée en puissance du récit. Cela fait de l'épisode une parfaite amorce pour l'acte final.


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