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Analogie du cadeau de fête et Budget de l'État

Publié le 25 mars 2012 par Espritvagabond
Voici une petite analogie (1).
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Contexte
La démagogie est une faiblesse intellectuelle (2). J'affirme donc aux démagogues la chose suivante:
Je suis contre l'idéologie actuelle du gouvernement du Québec et celui du Canada, qui prétendent que nous "n'avons pas le choix" de couper les dépenses gouvernementales, et qui le font en sabrant dans les programmes ou en augmentant la tarification pour que chacun paye ce qu'ils appellent - dans une fraude intellectuelle incroyable - "sa juste part".
Mais non, je ne suis pas contre l'équilibre budgétaire et je ne suis pas négationniste de la dette publique ni de l'importance de commencer à la rembourser au lieu de la faire grimper. Et non, je n'appuie pas le gaspillage de fonds publics et les grosses dépenses publiques inutiles. Voici comment s'explique ma position, sous la forme d'une analogie, comme si j'avais à l'expliquer à un enfant de 10 ans.
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Analogie du cadeau de fête
Un père de famille qui habite une jolie maison de Laval doit expliquer à sa petite fille de 5 ans pourquoi il ne lui a pas acheté de cadeau pour sa fête cette année.
"Tu sais, papa est allé voir son patron il y a trois mois. Papa a demandé à son patron de lui couper son salaire de moitié. Comme la patron a accepté avec joie, papa a deux fois moins de revenus qu'avant. Dans le passé, papa et maman ont fait des choix de vie; nous avons acheté cette belle maison (avec la piscine qu'on s'est payé le mois passé), une belle voiture, nous avons voyagé, et nous t'avons acheté beaucoup de cadeaux. Maintenir la maison, payer pour l'hypothèque, l'utilisation de la belle voiture, le chauffe-eau de la piscine, tout ça coûte toujours aussi cher mais papa ne fais plus autant d'argent qu'avant.
À cause de tout ça, tu vois, papa n'a pas le choix de couper dans ses dépenses, papa ne peux plus t'acheter de cadeaux, à moins de s'endetter. Et la dette de papa frôle le 150 000 $, c'est astronomique. Ma petite fille, il faut que tu comprennes que chaque membre de la famille doit faire sa juste part, alors tu n'auras plus de cadeau à partir d'aujourd'hui. Ni à ta fête ni à Noël."
La petite fille de 5 ans s'est mis à pleurer.
La mère lui a dit qu'elle devrait arrêter de pleurer, qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie; la maison, la piscine, l'auto et des cadeaux.
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Le papa a-t-il pris une sage décision dans cette histoire?
Voyons-voir.
Après avoir choisi d'avoir une enfant, de vivre en banlieue dans une belle maison, d'avoir une voiture et de voyager, le tout accompagné d'une hypothèque, le papa a volontairement renoncé à la moitié de ses revenus. Et une fois cette incompréhensible décision prise, il se retrouve coincé et n'a plus eu d'autres choix que de couper dans les dépenses.
On dirait le classique chien que l'on veut tuer donc que l'on accuse d'avoir la rage. Le papa aurait voulu une excuse pour ne plus acheter de cadeaux qu'il n'aurait pu trouver mieux que de s'y obliger en renonçant lui-même à la moitié de ses revenus. Évidemment, son discours est incohérent puisqu'il avoue au passage avoir acheté une belle piscine le mois précédent. On voit que ses priorités sont à son confort et non pas au plaisir de sa petite fille de 5 ans.
J'aime également l'argument de la dette astronomique; puisque le papa "oubli" de dire à la fillette que la maison en question vaut 265 000 $.
Mais la mère a raison: quand on est assez imbécile pour renoncer à la moitié de ses revenus sans aucune compensation, on ne peut pas tout avoir; la maison, la voiture, la piscine... et le respect de sa fille de 5 ans.
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Les coupures dans les budget de l'État
On ne compte plus les déclarations des premiers ministres du Québec et du Canada ni celles de leurs ministres des Finances respectifs sur la nécessité de couper les dépenses de l'état et de tarifer des services autrefois offerts par l'état à ses citoyens. On nous annonce toujours ce genre de choses - et le budget fédéral de cette semaine n'y fera pas exception - comme une fatalité. "On vit au-dessus de nos moyens et notre dette publique est astronomique; donc nous n'avons pas le choix de couper, et il faut que chacun fasse sa juste part".
Pourtant, ce sont ces mêmes gouvernements qui se sont volontairement privé d'une partie importante de leurs revenus depuis leur ascension au pouvoir. Baisses de deux points de pourcentage de la TPS et baisse d'impôts aux grandes corporations au fédéral (entre autres), baisse d'impôts des mieux nantis et des compagnies, en plus de l'abolition de la taxe sur la capital des institutions financières au Québec (entre autres). Dans les deux cas, on parle de gouvernement qui ont renoncé - idéologiquement - à des milliards de dollars de revenus annuels et qui se plaignent maintenant de ne pas avoir assez de revenus. Une fois ainsi "peinturés dans le coin", ils affirment n'avoir aucun autre choix que de couper dans les dépenses et les programmes publics et de tarifer ceux-ci.
Ces gouvernements (le papa de mon analogie, évidemment) ont agit en imbéciles irresponsables. Et ils nous demandent maintenant d'assumer cette imbécilité, et de le faire sans pleurer.
Il est difficile de les prendre au sérieux, puisqu'ils semblent nous prendre pour des enfants de 5 ans. Surtout quand ils achètent des avions de combat à coups de milliards ou qu'ils sont est assez corrompus (ou incompétents) pour permettre la collusion qui fait exploser les coûts des infrastructures à un niveau jamais vu ailleurs pour les mêmes ouvrages. (La piscine de mon analogie).
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Dette, actifs et équilibre budgétaire
La dette du Québec est élevée, et il serait temps d'y remédier, je ne pourrais être plus d'accord avec cette idée. Mais attention, elle n'est pas hors contrôle, cette dette, et elle s'accompagne d'un actif majeur que peu d'États peuvent se vanter de posséder: Hydro-Québec, une Société qui vaut très cher, nous assure une énergie à bon marché, collectivement, et rapporte des millions à l'État à chaque année.
Et pour équilibrer un budget - je me tue à répéter cette évidence alors que les ministres ne font que radoter leur salade idéologique - les gouvernements ont la possibilité d'augmenter leurs revenus, pas seulement celle de réduire leurs dépenses. Et qu'on ne vienne pas me dire que je suis un diabolique communiste qui veut monter les impôts, je réclame simplement l'annulation des baisses accordées depuis 2005 - favorisant essentiellement les très riches et les amis des partis au pouvoir - pour remettre à l'État ce qui lui appartient, ce qui nous appartient.
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(1) Je ne sais pas si c'est parce que j'ai récemment reçu un commentaire de Megan sur ce blogue, mais l'envie d'expliquer mes positions à certaines personnes comme je le ferais à une enfant de 3 ans m'est apparue fort intéressante, soudainement. Ce billet est donc dans la lignée de celui sur le Plan Nord.
(2) Je souligne la différence entre expliquer son désaccord avec les positions du gouvernement et chialer pour rien, tare dont plusieurs démagogues accusent ces temps-ci toute personne qui semble en désaccord avec certaines projets; Plan Nord, gaz de schiste, etc. 
(J'ai lu plusieurs commentaires - dans les journaux et sur les réseaux sociaux - déplorant que les Québécois (ou les gens en général) chialent tout le temps, sont négatifs, ne veulent rien payer, veulent tout gratuitement, etc. Que quand on se compare (aux pires) aux États-Unis, on devrait être content de ce qu'on a au lieu de chialer. Je déteste ce genre de commentaire pour deux raisons. La première me semble évidente: si se comparer aux États-Unis nous permet de voir à quel point nous sommes mieux placés, alors il semble évident que nous devrions nous battre pour garder ce que l'on a et non accepter les politiques qui vont dans la direction prise par les américains. Ceci est vrai en éducation (débat actuel) ou en santé (débat sur la contribution santé), par exemple. La seconde raison c'est que la plupart de ces commentaires veulent faire croire que les gens qui s'opposent à certaines politiques sont des chialeux. Désolé, mais je maintiens que j'ai le droit d'être en désaccord avec certaines politiques, et le droit d'exprimer ce désaccord, sans passer pour un chialeux qui est contre tout et qui veut tout gratuit).
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